Les désirs des géants américains dans le secteur de la musique en streaming se font chaque jour plus précis. deux nouveaux compétiteurs devraient se lancer cette année : Google, avec un service rattaché à YouTube, et Apple, qui pourrait se rapprocher de Beats. Dans les deux cas, nous devrions retrouver une solution associant une offre gratuite, financée par la publicité, et une formule payante, via abonnement.
Ni Google ni Apple n'ont communiqué sur leurs intentions, mais des discussions sont engagées avec l'industrie du disque. Or, les ambitions des deux rivaux alarment la société civile pour l'administration des droits des artistes et musiciens interprètes (ADAMI). La société de perception et de répartition des droits s'est ainsi fendue d'un communiqué (.pdf) pour réclamer l'intervention des pouvoirs publics.
Principale crainte de l'ADAMI, la puissance de frappe considérable d'Apple et de Google. Selon la société civile, l'arrivée des deux géants américains dans le marché du streaming pourrait profondément transformer le paysage actuel. Pire encore, l'existence des champions européens comme Deezer et Spotify pourrait se terminer abruptement faute d'avoir pu leur tenir tête
"Tout indique que dans un avenir très proche, toute la chaîne de production et de diffusion culturelle sera concentrée entre les mains de quelques-uns. Apple et Google détiennent les appareils, ont le pouvoir sur le prix public et imposent leurs conditions pour l'accès aux contenus", écrit l'ADAMI, qui considère qu'il y a "urgence" à agir.
Percevant une "grave menace pour la diversité économique et artistique", l'ADAMI pose une série de questions : "quelle exigence en termes d'exposition et de rémunération pour les artistes ? Quelle régulation pourra être imposée qui garantirait la diversité culturelle ?". Pour l'ADAMI, seule la gestion collective offre une réponse satisfaisante pour tous les acteurs et garantit une juste rémunération pour les artistes.
La mise en place de la gestion collective constitue l'une des principales demandes (.pdf) de l'ADAMI, qui l'a fait savoir à Pierre Lescure dans le cadre de la mission Culture Acte 2.
"Les producteurs indépendants sont aujourd'hui pleinement conscients de la difficulté à gérer en individuel ces nanos-rémunérations que produit Internet", avait avancé (.pdf) Bruno Boutleux, le directeur général. "La gestion collective ne peut s'imposer que lorsqu'il apparaît plus efficace de gérer collectivement des rémunérations qui seraient trop difficiles à gérer individuellement. Nous y sommes"
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