Formée entre autres par l’Adami, la Spedidam et l’UFC-Que Choisir, l’Alliance Public-Artistes est entrée dans un combat frontal avec la Sacem, les producteurs de musique et les disquaires. La semaine dernière, nous annoncions la création d’une pétition des premiers pour contrer celle des derniers, entâchée d’une certaine obscurité et d’un laxisme des procédures qui fait craindre le pire pour sa légitimité.
Aujourd’hui, annonce l’Alliance, 3900 signatures ont été récoltées pour « soutenir les parlementaires qui ont pris position en faveur de la licence globale« . Mais non contente de ce chiffre, elle exhorte les internautes à se mobiliser et à signer la pétition. Les débats au Parlement doivent reprendre autour du 7 mars, et ils s’annoncent bien plus musclés encore que ceux de décembre dernier qui avaient vu un premier volet de la licence globale être adopté. La Sacem a déclenché une première pétition il y a plusieurs semaines, sans que l’on ne connaisse le nombre de pétitionnaires. Même inconnu, le nombre est déjà très contestable puisque les anti-licence globale n’ont pas pris la précaution de limiter les signatures à une seule inscription par e-mail, ce qui aurait largement limité l’inflation artificielle de signatures.
« Ce concours de pétitions est grotesque« , a indiqué l’ancien président du conseil d’administration de la Sacem à Ratiatum. « Il y a de toutes façons beaucoup plus d’interprètes que d’auteurs qui vivent de leur métier. La grande majorité des interprètes, auxquels on propose de l’argent en plus de leur rémunération de base, vont signer leur pétition« , prédit Laurent Petitgirard. « Les auteurs, moins nombreux, signeront la leur et tout le monde en tirera la conclusion que la licence globale est plébiscitée par les ‘artistes’…« , conteste-t-il déjà.
L’objectif inavoué de l’Alliance dans cette bataille hautement stratégique semble donc déjà rempli : décridibiliser la pétition de ses adversaires, et recentrer le débat sur les consommateurs.
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