Les tensions persistantes et régulières entre les USA et la Chine dans le domaine de la sécurité informatique nécessitent un dialogue accru sur ce sujet plutôt que des coups de menton, qui participent en réalité à la dégradation du climat entre les deux pays. Cette discussion, la Chine se dit prête à l'engager. Une posture encourageante, mais qui ne met pas fin pour autant aux attaques provenant de l'Empire du Milieu.
Cité par l'Associated Press, le ministre des Affaires étrangères Yang Jiechi a déclaré le cyberespace devait être encadré par des règles dont le but premier est justement d'empêcher qu'une guerre éclate entre États. "Nous nous opposons à faire du cyberespace un champ de bataille ou à utiliser Internet comme un outil pour interférer avec les affaires intérieures d'un pays".
La Chine n'est officiellement pas mêlée aux attaques
Le commentaire de Yang Jiechi se lit à deux niveaux. D'abord, il vise à rappeler la position officielle de la Chine. En matière de piratage informatique, le gouvernement n'autorise ni n'approuve la moindre initiative hostile. Autrement dit, les attaques localisées en Chine ne sont pas commanditées par le pouvoir ; elles sont l'œuvre de groupes ou d'individus isolés sans lien avec le PCC.
En outre, ce n'est pas parce que des attaques proviennent de Chine qu'elles sont effectivement lancées par des Chinois, qu'ils soient reliés ou non au pouvoir central. Il est tout à fait envisageable, par exemple, que des ordinateurs chinois aient été infectés par une puissance étrangère, afin d'en faire des rampes de lancement pour de futures attaques. Facile, ensuite, de pointer la responsabilité de la Chine.
La Chine veut tenir à distance l'influence occidentale
Ensuite, la réaction du ministre est plus politique. La Chine connaît le rôle que peut jouer Internet dans l'émancipation des peuples. La Chine sait encore plus les efforts des Etats-Unis de se servir de ce vecteur comme d'un outil de politique étrangère. Washington cherche ainsi à compliquer les tentatives de censure des régimes autoritaires, en aidant l'opposition à échapper à la suveillance étatique.
La Chine, de son côté, sait que la stabilité de son régime politique et le contrôle de la population dépendent en partie d'Internet. D'où les efforts du pays d'en garder une maîtrise complète tout en plaidant pour un code de bonne conduite à l'ONU et en œuvrant pour limiter l'influence des USA sur l'ICANN.
Une coopération inévitable
Les divergences entre la Chine et les États-Unis sur Internet en général et les cyber-attaques en particulier obligent néanmoins Washington et Pékin à discuter. Sans aller jusqu'à mettre un téléphone rouge entre les deux capitales sur ce sujet, les deux pays sont vraisemblablement condamnés à discuter pour limiter la casse éventuelle engendrée par leurs frictions continues.
"La Chine est prête […] à engager un dialogue constructif et une coopération dans ce domaine avec la communauté internationale, y compris les Etats-Unis, afin d'assurer la sécurité, l'ouverture et la paix sur Internet", a indiqué le porte-parole du ministère des affaires étrangères. "La sécurité d'Internet est un problème mondial […] et la Chine est l'une des principales victimes du piratage".
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