Déclenchée après le lancement par la Corée du Nord d'un satellite et la réalisation d'un troisième essai nucléaire, la crise dans la péninsule coréenne ne donne aucun signe d'essoufflement. De chaque côté du 38ème parallèle, les positions se crispent et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, craint désormais que l'escalade de la rhétorique n'aboutisse à un dérapage incontrôlable.
Soucieux de calmer le jeu, les États-Unis ont annoncé ce week-end le report d'un essai de missile balistique intercontinental afin de ne pas alimenter le bellicisme de la Corée du Nord et, surtout, éviter que le tir soit mal interprété. En revanche, la Corée du Sud reste très remontée. Preuve en est, Séoul attribue à Pyongyang la responsabilité des attaques informatiques survenues fin mars.
Le 20 mars, les sites des banques (Shinhan et Nonghyu) et de groupes de média sud-coréens (KBS, MBC et YTN) ont été la cible de cyber-attaques. 32 000 postes informatiques ont été endommagés. À l'époque, l'identité de l'agresseur était incertaine. Il a notamment été question d'une agression orchestrée par la Chine. Mais rapidement, tous les regards se sont tournés vers la Corée du Nord.
Trois semaines après les faits, la Corée du Sud en est persuadée : c'est bien le Nord qui est l'auteur de l'attaque informatique. L'agence sud-coréenne de sécurité Internet (KISA), citée par l'AFP, a déclaré que "c'était une attaque préméditée et méticuleusement planifiée par la Corée du Nord". Et selon le Sud, c'est très exactement le Bureau général de reconnaissance de la Corée du Nord qui a organisé cette attaque.
"Nous avons collecté beaucoup de preuves montrant que le Bureau général de reconnaissance a mené cette attaque, qui avait été préparée pendant au moins huit mois", a expliqué l'agence KISA. Celle-ci a précisé avoir décortiqué le code source du logiciel malveillant qui a servi à paralyser plus ou moins fortement d'importants groupes privés sud-coréens.
Impossibles à vérifier, les affirmations de l'agence KISA surviennent au moment où des citoyens sud-coréens dénoncent la surveillance du pays effectuée par l'agence de renseignement NSI. D'aucuns estiment que la culpabilité de la Corée du Nord est bien commode, surtout dans ce contexte.
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