Dans l'éternel débat sur l'équilibre à trouver entre la défense de la vie privée et de la sécurité, il sera difficile de nier que les caméras de surveillance ont eu un rôle déterminant dans l'identification des suspects des attentats de Boston. Leur présence massive et leur exploitation ont permis aux enquêteurs d'établir rapidement les portraits des suspects, non pas uniquement grâce aux témoignages des personnes présentes sur les lieux du drame (celui d'une des victimes a néanmoins été déterminant), mais aussi en visionnant les enregistrements pour voir l'attentat se préparer devant leurs yeux.
Pour les opposants aux caméras de surveillance, un tel succès de la police annihile toute chance de tenir un discours audible. L'enjeu à l'avenir sera certainement moins la présence des caméras que leur champ d'application, l'UMP allant en France jusqu'à proposer de servir des caméras pour verbaliser tous types d'infractions condamnables d'une contravention.
En revanche, il est intéressant d'apprendre dans le Washington Post que la police de Boston et le FBI n'ont pas eu besoin de recourir à l'identification des visages pour savoir, après analyse des images, qu'il s'agissait des dénommés Tamerlan Tsarnaev et Dzhokhar Tsarnaev. Les autorités disposaient bien d'images des deux hommes dans leurs bases de données, puisque le premier – mort lors de la course-poursuite – avait déjà fait l'objet d'une surveillance par le FBI (et même d'interrogatoires) pour ses relations avec l'islam radical, et que le second possédait un permis de conduire délivré par l'Etat du Massachussets.
Mais les logiciels de reconnaissance faciale n'ont pas réussi à rapprocher les photos des images capturées par les caméras de surveillance. Un échec presque rassurant, au moment où des entreprises privées comme Facebook disposent de technologies similaires.
C'est en publiant les images dans un appel à témoins géant que la police a pu identifier les deux suspects, notamment grâce à une tante qui les a reconnus et a décidé d'alerter les autorités.
En revanche, la police indique dans le Washington Post que les initiatives prises par les internautes, qui ont voulu aider la recherche des suspects en étant des milliers à scruter les images à la recherche d'individus portant un "sac noir", ont plus compliqué le travail des enquêteurs qu'aider. La décision de publier les images serait d'ailleurs venue pour partie du fait qu'un sujet très populaire sur Reddit avait accusé la mauvaise personne.
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