Dan Gillmor a été pendant plus de 25 ans journaliste, éditorialiste américain reconnu du Mercury News. Son ouvrage « We The Media » est une référence absolue pour qui s’intéresse au phénomène des médias citoyens dont il est l’un des précurseurs et l’un des meilleurs spécialistes. Nous rapportions dans notre précédent article la volonté de Renaud Donnedieu de Vabres de faire de la DADVSI une petite étape vers un chantier beaucoup plus important de concentration de l’offre culturelle et informationnelle. « Ce texte n’est pour moi que le premier d’une longue série d’adaptations de notre droit à l’ère numérique et je compte bien, par exemple, m’attaquer un jour au problème de la presse et de l’Internet« , a en effet confié RDDV au quotidien Libération.
Dans l’introduction de son ouvrage phare, Dan Gillmor s’interroge sur les conséquences des médias citoyens, qui font potentiellement de millions de bloggueurs de nouveaux « journalistes ». Alors qu’il écarte d’abord le scénario d’une anarchie totale de l’information, Gilmor craint l’arrivée d’un deuxième scénario, d’un monde de musellement de l’information. Page XVII peut-on ainsi lire : (traduction)
« Dans ce scénario, nous pourrions être témoins d’une alliance redoutable entre l’industrie du divertissement – ce que j’appelle ‘le cartel du copyright’, et du gouvernement. Les gouvernements sont très mal à l’aise face à la libre circulation de l’information, et ne la permettent que dans une certaine mesure. Les réformes législatives restrictives et les mesures techniques pour empêcher la violation de droit d’auteur pourraient mener un jour à devoir demander la permission pour publier, ou alors à ce que publier hors des sentiers battus semble trop risqué. Le cartel a ciblé certaines des innovations essentielles pour les actualités de demain, tel que le partage des fichiers qui facilite effectivement la violation de droits d’auteur mais qui offre aussi aux journalistes citoyens l’un des seuls moyens abordables pour distribuer ce qu’ils créent. Le gouvernement insiste sur le droit de tracer tout ce que nous faisons, mais de plus en plus d’hommes politiques et de bureaucrates ferment l’accès à ce que le public doit savoir – l’information qui fait de plus en plus surface à travers les efforts des médias non traditionnels« .
De quoi mettre en lumière les récentes déclarations du ministre de la Culture…
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