Comme de nombreux autres pays dans le monde, l’Australie applique un contrôle des armes à feu. Suite à la tuerie de Port Arthur en 1996, où 35 personnes ont été tuées et 23 autres blessées, le pays a engagé une politique volontariste en lançant un programme pour en sortir un maximum de la circulation. En l’espace d’un an, plus de 631 000 armes ont été récupérées et détruites.
Cette décision a manifestement contribué à faire baisser le niveau global de blessures mortelles causées par des armes à feu entre 1991 et 2001 (-47 %), selon l’institut de criminologie australien. Or, les progrès enregistrés ces dernières années pour limiter la propagation et la possession d’armes à feu pourraient être anéantis à cause des imprimantes 3D. C’est du moins ce que craint la police.
Gizmodo signale que les autorités ont effectué un test pour montrer la simplicité du processus et les dangers qu’il véhicule. Ils ont donc acheté une imprimante 3D pour 1700 dollars et récupéré les plans permettant de créer le pistolet Liberator. Deux exemplaires ont été produits, chacun composé de quinze éléments. Il a fallu 27 heures à l’imprimante pour créer le premier pistolet et 60 secondes pour l’assembler.
Ensuite, place au tir. Un bloc de gel balistique ayant la même densité que la chair a été utilisé pour mesurer la pénétration d’une balle dans le corps humain. Résultat ? Le tir avec le premier pistolet a parcouru 17 centimètres dans le bloc de gel balistique. Un coup mortel, si la balle venait à toucher un organe vital ou sectionner une veine majeure.
En revanche, l’autre tir effectué avec la seconde arme s’est mal passé. Lors de l’essai, le canon du pistolet a tout simplement explosé. Autrement dit, même pour le créateur lui-même, il est encore très dangereux de manipuler ce type d’arme. Le message de la police australienne est donc simple : ne produisez pas d’armes avec une imprimante 3D. Vous risqueriez de tuer quelqu’un. Ou vous-même.
« Les armes imprimées en 3D sont vraiment indétectables, abordables et faciles à faire. Cette arme a coûté 35 dollars pour la fabriquer. Nous l’avons produite avec une imprimante 3D d’entrée de gamme. L’imprimante a coûté 1700 dollars. Il s’agit vraiment d’une imprimante pour les particuliers, donc beaucoup de gens pourront imprimer des armes indétectables. C’est une menace en devenir« , a déclaré la police.
Les parlementaires australiens seront-ils amenés à légiférer sur cette question ? Nul doute que les services de police poussent dans cette direction, même si l’intérêt de ces machines ne se limite pas seulement au domaine des armes à feu. Cela passe-t-il par une régulation de ce marché, avec un système de licence pour avoir le droit de tenir une imprimante 3D ? C’est une idée qui circule, notamment aux USA.
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