Les discussions sur le projet de loi DADVSI ont déjà fait une première victime inattendue dans le monde culturel : les rencontres cinématographiques de Beaune. Le député Suguenot, mécontent des pressions exercées sur lui, a décidé de mettre fin à ce rendez-vous annuel.

Depuis 15 ans, la ville de Beaune dirigée par le député-maire Alain Suguenot organise les « rencontres cinématographiques de Beaune ». Le rendez-vous annuel réunit plus de 450 professionnels du cinéma dont environ 100 réalisateurs de nationalités différentes autour de thèmes européens et internationaux. Cette manifestation, selon la Société civile des Auteurs-Réalisateurs-Producteurs (ARP), « est également devenue un lieu de rencontre avec les plus éminents représentants de l’industrie cinématographique américaine« .

Mais le député UMP Alain Suguenot, promoteur avec Christine Boutin d’une proposition rejetée de licence globale pour la diffusion de la culture sur Internet, a mis fin à ces rencontres que sa ville organisait de concours avec l’ARP. Après l’examen du projet de loi DADVSI, « c’est un divorce par consentement mutuel« , a estimé le député-maire. Sa proposition visait l’intérêt de ses concitoyens et devait permettre de libérer la culture du joug de la concentration des médias. Mais vue la débâcle parlementaire notamment contre la copie privée en matière de cinéma, « je ne vois pas comment on pourrait encore demander un effort des Beaunois qui, bon an mal an, investissent 200.000 euros chaque année pour recevoir des cinéastes réalisateurs afin de se battre pour l’exception culturelle« , a déclaré M. Suguenot à la radio France Bleu Bourgogne.

Un débat sous pression
Alain Suguenot pointe du doigt les professionnels du cinéma qui « font pression pour que les majors puissent demain risquer d’avoir un monopole de communication sur internet« . Les membres de l’ARP auraient exercé « des pressions » sur lui « pour qu’il puisse demander aux députés de prendre des dispositions contraires à sa conscience« .

Michel Gomez, le délégué général de l’ARP, dément. « On ne l’a absolument pas mis sous pression. Les choses ont été toujours extrêmement claires et publiques« , indique-t-il à l’AFP. « On n’a pas du tout la même appréciation que lui. Il a été battu à l’Assemblée. Nous n’avons pas à assumer les responsabilités de son échec« , condamne M. Gomez.

La question des pressions sur les députés autour du projet de loi DADVSI se pose toutefois avec une rare intensité, notamment après l’adoption très controversée des amendements Vivendi. Le 13 février dernier, lors d’un Complément d’enquête de France 2, le député UMP Bernard Carayon dénonçait « du chantage » et « pour
certains des méthodes que la morale réprouve
« .

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