Les liens tissés entre la NSA et l'opérateur américain Verizon constituent déjà une nouvelle difficulté pour l'administration Obama. Alors que Washington n'a pas encore réagi officiellement aux éléments rapportés par le Guardian, un membre du gouvernement, sous couvert d'anonymat, a expliqué que le programme actuellement en place se justifie par la menace terroriste permanente pesant sur les États-Unis.

Voilà qui risque bien d'alimenter la défiance des Américains à l'égard de l'État fédéral. Ce jeudi matin, le Guardian a révélé l'existence d'un programme de surveillance de la NSA impliquant Verizon. Celui-ci autorise l'agence de renseignement américaine à récupérer quotidiennement des millions de relevés téléphoniques concernant les clients de l'opérateur de téléphonie mobile.

Sur le plan politique, les réactions n'ont pas tardé. Al Gore, ancien candidat lors de l'élection présidentielle de 2000, a par exemple écrit sur Twitter "qu'à l'ère numérique, la vie privée doit être une priorité", se disant scandalisé par les révélations faites par le quotidien britannique. Mais du côté de la Maison Blanche, le silence radio est de mise. Du moins, officiellement.

En coulisses, Washington s'efforce de justifier l'existence de ces mesures. Et c'est évidemment le risque terroriste qui est le dénominateur commun de toutes ces politiques. Sous couvert d'anonymat, un membre de l'administration Obama a ainsi expliqué à l'Associated Press – cette même agence qui aurait été espionnée par le gouvernement – qu'il s'agit-là "d'un outil clé pour protéger la nation des menaces terroristes".

En attendant une réaction officielle de l'exécutif américain, empêtré par ailleurs dans plusieurs affaires, le contact de l'Associated Press a nuancé la gravité des faits en notant que l'ordonnance judiciaire émise par le tribunal en charge du renseignement étranger (FISC) n'autorise pas non plus l'État américain à connaître la teneur des conversations téléphoniques. Du moins pas par ce canal-là.

Les décisions de justice du tribunal, s'inscrivent dans le cadre du Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA), qui décrit "les procédures des surveillances physiques et électronique, ainsi que la collecte d'information sur des puissances étrangères soit directement, soit par l'échange d'informations avec d'autres puissances étrangères". Mais le 11 Septembre, le Patriot Act et le programme d'écoute ont nettement modifié la donne.

( photo : Pete Souza )

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