Le précédent record du monde du surblocage établi par les États-Unis début 2011 est battu, et de loin. Comme le pointe The Age, cité par Techdirt, l'Australie vient de placer la barre très haut en neutralisant par erreur 250 000 sites web alors qu'un seul était dans le collimateur de la commission australienne chargée de la réglementation et du contrôle des marchés financiers (ASIC).
Quelques aient été les raisons qui ont conduit l'ASIC à agir contre un site en particulier, la stratégie du blocage est à l'évidence désastreuse. Comment peut-on se satisfaire d'une mesure qui frappe des centaines de milliers d'espaces a priori innocents ? Certes, le blocage est plus facile à mettre en œuvre que d'opérer un retrait des fichiers incriminés au niveau des serveurs, mais son efficacité n'est pas la même.
Évidemment, l'ASIC a tenté de minimiser le problème. Selon la commission, seuls 1000 sites (soit 0,4 % du total) étaient vraiment actifs. Les 249 000 autres n'offraient aucun contenu substantiel ou étaient destinés à être vendus. Comme le note très justement Techdirt, on se demande comment l'ASIC a pu s'en assurer : qui peut croire que la commission a passé en revue 249 000 sites ?
Cela étant, l'ASIC a reconnu qu'il y avait bien un problème. Interrogée par les sénateurs australiens, la commission a fait savoir qu'elle allait réfléchir au moyen de bloquer un site web en particulier sans pour autant faire tomber dans le même temps une cascade d'autres sites web . Un système de pop-up pourrait ainsi être envisagé.
L'alerte permettrait d'expliquer au public pourquoi tel site est bloqué et donnerait la possibilité au propriétaire légitime d'un site surbloqué (ou visé directement) de contester la mesure. C'est une amélioration par rapport à la situation actuelle, mais sur le papier l'ordre des évènements reste le même : il s'agit toujours de réagir a posteriori à des dérives éventuelles causées par le blocage.
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