Mise à jour : Conformément à l'arrêté du 20 juin 2013, c'est ce vendredi 12 juillet qu'ouvrent officiellement les pharmacies sur Internet, réservées aux seuls médicaments délivrables sans ordonnance.
Article du 25 juin 2013 –
Depuis dimanche, les pharmaciens peuvent désormais vendre en ligne des médicaments sans ordonnance envoyés aux malades par voie postale. Le ministère de la santé a en effet publié l'arrêté sur les bonnes pratiques de dispensation des médicaments par voie électronique, qui fait des sites internet de vente de médicaments l'activité e-commerce la plus strictement encadrée, au point que la marge de manoeuvre des pharmaciens sera extrêmement ténue et qu'ils auront du mal à se distinguer les uns des autres au delà de l'apparence graphique.
En effet, l'arrêté sur les bonnes pratiques, que le code de la santé publique fait obligation de respecter, impose tout un ensemble de règles sur le contenu du site, qui doit par exemple contenir un onglet "médicaments" pour les séparer du reste des produits proposés, ou avoir une rubrique "mon compte" où sont conservés tous les historiques de commandes et de conversations. Mais surtout, les règles fixées par le ministère de la santé interdisent "sur l'ensemble du site internet les liens hypertextes vers les sites des entreprises pharmaceutiques", et prennent un soin particulier — c'est heureux — à éviter la pression des laboratoires sur le contenu-même des fiches produits.
Ainsi, les pages de présentation des produits ne peuvent contenir que la dénomination du médicament, ses indications thérapeutiques telles qu'inscrites sur l'autorisation de mise sur le marché, la "forme galénique" (aspect physique du médicament : comprimé, sachet, gélule…) et le nombre d'unités de prise, le prix, une copie PDF de la notice, un lien vers le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP) sur sur le site de l'ASNM, et les photos du conditionnement "tel qu'il est proposé à la vente en officine". Rien de plus.
Une obligation de garantir l'identité du client
Il est explicitement interdit de mettre des photos plus grandes sur certains produits, ou d'utiliser des "fiches simplifiées". Du point de vue SEO, il sera impossible de se distinguer des autres pour mieux apparaître dans les moteurs de recherche, et l'arrêté ministériel interdit de toute façon "la recherche de référencement contre rémunération".
Enfin, "les médicaments sont classés par catégorie générale d'indication (douleurs, fièvre, nausées, toux…) puis de substances actives. A l'intérieur de ces catégories, le classement est établi par ordre alphabétique, sans artifice de mise en valeur, afin d'éviter toute forme de promotion ou d'incitation à une consommation abusive des médicaments". Ainsi tous les sites de médicaments en ligne seront organisés exactement de la même manière.
Sont aussi prévues toute une série de mesures censées assurer le bon conseil du pharmacien au patient. Par exemple, avant la première commande ce dernier doit remplir un formulaire dans lequel il livre notamment ses traitement en cours, et "si le questionnaire n'a pas été renseigné, aucun médicament ne peut être délivré". Le site internet doit faciliter les questions posées au pharmacien, qui a l'obligation d'y répondre de façon personnalisée ; et le pharmacien a obligation de s'assurer "que l'identification de la personne concernée par les données de santé à caractère personnel est garantie", au besoin avec "un premier référencement du patient auprès de l'officine, avec délivrance d'un code d'accès et attribution d'un certificat électronique".
Si cette mesure est réellement mise en oeuvre, elle devrait freiner une part importante des achats. Il est d'autant plus important pour les pharmaciens de s'assurer de l'identité du patient qu'il est interdit de traiter une commande si celui-ci a moins de 16 ans.
Par ailleurs, le site internet doit contenir "un dispositif prévu pour permettre le blocage de quantités supérieures" à un mois de traitement à posologie usuelle ou au traitement d'un épisode aigu.
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