La Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) a publié les résultats d'une étude Opinion Way (.pdf) réalisée à partir d'un questionnaire rempli par 4740 personnes. Elle montre que 84 % des internautes ont recours au streaming, et que moins d'un internaute sur deux (49 %) télécharge toujours. Très présent pour la musique (66 % des internautes), le streaming est aussi très utilisé pour les séries TV (46 %), malgré une offre légale largement insuffisante en la matière.
Selon l'Hadopi, 92 % de la musique est consommée de façon légale en streaming, ce qui peut s'expliquer par l'utilisation massive de YouTube, Deezer, Spotify et autres Dailymotion, qui rendent l'offre illégale quasi inexistante. Mais en se basant sur les déclarations des internautes, l'institut Opinion Way affirme aussi que 49 % des films et 57 % des séries TV seraient regardés légalement en streaming, ce qui paraît peu cohérent avec la pauvreté de l'offre légale en la matière. D'ailleurs, 75 % des internautes déclarent regarder gratuitement leurs films en streaming, alors que très rares sont les films gratuits proposés légalement en consultation immédiate.
Pour le téléchargement en revanche, environ 70 % des films et séries TV seraient téléchargés illégalement, ce qui paraît beaucoup plus vraisemblable.
8 % des internautes utilisent le "téléchargement direct" pour le streaming de films
Au niveau des palmarès, les plateformes les plus utilisées pour streamer de la musique sont YouTube (54 %) et Deezer (23 %), très loin devant Spotify (3 %). Les titres les plus streamés sont ceux de Adèle, Rihanna, et Dépêche Mode.
Sans doute pour éviter le piège, et contrairement à son étude publiée en 2011, l'Hadopi n'a pas affiché cette fois de niveau de streaming de logiciels, techniquement invraisemblable. Il avait trahi la fragilité d'études biaisées par l'incompréhension manifeste des internautes à qui l'on demande de qualifier leurs propres pratiques.
Mais l'Hadopi n'a pas écarté toute incohérence, loin de là. Ainsi, YouTube est déclaré à l'origine de 25 % des téléchargements de musique, alors qu'il s'agit d'un service de streaming. L'Hadopi tente bien de trouver des explications, en particulier les pratiques du ripping (l'enregistrement des vidéos grâce à un logiciel dédié), mais elles ne convainquent pas.
Autre incohérence de taille, et incontestable. En page 39 de l'étude (.pdf), il est indiqué que 8 % des internautes citent le "téléchargement direct" comme pratique de streaming de film (sic), et 5 % le P2P. On se dit alors qu'il s'agit d'une erreur de présentation, mais non. La page suivante, dédiée au téléchargement, montre cette fois 28 % d'internautes qui déclarent utiliser le P2P, et 38 % le téléchargement direct. Et 6 % disent télécharger en streaming. Preuve, là encore, que les internautes ne comprennent pas ce qu'ils font, ou qu'ils remplissent trop vite les questionnaires.
En matière de films, YouTube qui arrive en tête en étant cité par 18 % des internautes. Peut-être y vont-ils vu les fameux "films entiers", rarement autorisés par les producteurs. Le site pirate DPStream s'intercale entre Canal+ et M6, cité par 6 % des internautes pour le streaming de films. D'autres sites illégaux apparaissent dans le classement, comme Streamiz (4 %) ou Filmze (3 %).
Pour les téléchargements de films, la plateforme qui arrive en tête est le site de liens BitTorrent Torrent411 (7 %), devant Allostreaming (6 %) qui ne fait pourtant pas de téléchargement. Canal+ est le premier site légal (5 %), au même niveau que Cpasbien, Uptobox ou ThePirateBay.
Pour les séries TV, c'est DPstream (14 %) qui arrive en tête du streaming, et UpToBox pour le téléchargement.
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