Mise à jour – C’est fait. Le seuil visé par les instigateurs du projet Heml.is a été atteint dans la nuit. Plus de 100 000 dollars ont été récoltés en l’espace de deux jours.
Il ne reste plus qu’à suivre le développement du logiciel, en attendant sa sortie.
Sujet du 10 juillet – Maintenant que la réalité de l’espionnage par les services de renseignement occidentaux est connue de tous, grâce en particulier aux révélations d’Edward Snowden sur les multiples programmes de surveillance employés par les États-Unis, les solutions logicielles pour y échapper – ou du moins en limiter la portée – font l’objet d’une attention tout à fait nouvelle.
Dans les jours qui ont suivi la dénonciation du projet PRISM par l’ancien analyste de la NSA, un site web a très vite retenu l’attention : PRISM Break liste en effet plusieurs alternatives, la plupart du temps libres et décentralisées, dont l’objectif est de remplacer des programmes, essentiellement privateurs, accusés de faciliter le travail de collecte et d’analyse des données de communication.
La sélection faite par les auteurs de PRISM Break est évidemment incomplète. En outre, certains choix sont discutés et discutables. Mais l’initiative demeure intéressante, dans la mesure où elle représente une réaction d’un pan de la société civile face à une situation vis-à-vis de laquelle le pouvoir politique n’a pas encore apporté de réponse satisfaisante.
https://youtube.com/watch?v=oPeujbY3feM
Outre les applications listées par PRISM Break, il convient de relever l’arrivée prochaine de Heml.is. Encore en gestation, ce projet a été lancé par trois membres de Flattr, un système de donation par micropaiements. Parmi eux, on retrouve Peter Sunde, fondateur de Flattr et ancien porte-parole de The Pirate Bay. L’objectif de Heml.is (qui signifie secret, en suédois) ? Sécuriser les communications des usagers.
L’ambition de Heml.is est grande. Le service de messagerie compte rivaliser avec WhatsApp, iMessage et MessageMe en misant sur un point très spécifique : la confidentialité. « Notre objectif est votre vie privée, aussi construisons-nous l’ensemble du projet du logiciel à la structure de la société pour la protéger. Les autres sont orientés vers la maximisation du profit« , peut-on lire dans la FAQ.
Heml.is est un projet dont les promesses sont grandes, mais pour l’instant le logiciel n’existe que sur le papier. Actuellement, les auteurs cherchent à obtenir un financement par les internautes pour ne pas avoir à afficher de publicité au sein de l’application. Plus de 24 500 dollars (24,5 % de l’objectif) ont été récoltés en l’espace de quelques heures.
La date de sortie n’est pas encore annoncée. Outre la phase de collecte des fonds, une période de développement importante est à prévoir pour aboutir à un programme solide. Celui-ci sera dans un premier temps disponible sur iOS et Android. Les concepteurs font néanmoins savoir qu’ils comptent le déployer sur d’autres systèmes d’exploitation mobiles.
La nature de Heml.is doit encore être précisée. Sur Twitter, des échanges parfois animés entre Peter Sunde et quelques usagers ont eu lieu afin de savoir si Heml.is sera un logiciel libre. Pour l’ancien porte-parole, ce sujet ne se pose pas encore et n’est pas l’enjeu central. D’autres en revanche estiment que cette question est essentielle, d’autant que les internautes sont sollicités financièrement.
The issue is not open source or not. The issue is: can you trust the infrastructure? Technology gives tools, not always solutions…
— Peter Sunde (@brokep) July 9, 2013
Noone said @HemlisMessenger will be FLOSS or not. But people complain that it’s closed. It’s not done yet – we’re making it right now.
— Peter Sunde (@brokep) July 9, 2013
Releasing things as #FLOSS is sometimes a guarantee that users will fuck up. Not saying one shouldn’t, but it’s giving false security.
— Peter Sunde (@brokep) July 9, 2013
Code can be open and available, doesn’t mean the know how is exchanged. We all need to focus on the knowledge, not just the code.
— Peter Sunde (@brokep) July 9, 2013
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