La ministre vénézuélienne chargée des affaires pénitentiaires a invité la population à quitter Facebook. Le réseau social américain est en effet accusé d'aider les agences de renseignement des États-Unis à collecter et analyser les données et les communications des internautes.

L'appel sera-t-il entendu par les Vénézuéliens ? Un mois après la découverte des programmes de surveillance employés par les États-Unis pour espionner à grande échelle les communications, la ministre en charge des affaires pénitentiaires, María Iris Varela Rangel, a invité ses concitoyens à quitter Facebook dans un message publié mercredi sur le réseau social Twitter.

"Compatriotes : annulez vos comptes sur Facebook, vous travaillez gratuitement comme informateurs pour le compte de la CIA ! Tirez les leçons de l'affaire Snowden", peut-on ainsi lire dans le message de la ministre, qui suggère dans un autre tweet que les victimes devraient porter plainte contre les USA pour obtenir une indemnisation… et par la même occasion faire chuter l'économie américaine.

Facebook est l'un des géants américains qui a accordé aux agences de renseignement américaines un accès spécial pour consulter les données hébergées dans le cadre de son service. Outre le site communautaire, des groupes comme Google, Microsoft, Yahoo, Skype, AOL et Apple sont impliqués. Twitter, en revanche, n'y participe pas.

Selon des statistiques datées de mars 2011, le Venezuela compte plus de 10,4 millions d'internautes sur une population de 29,5 millions. Parmi ces usagers du net, plus de 8 millions ont un profil Facebook et 2,3 millions un compte Twitter. Fin 2012, selon des données disponibles sur Wikipédia, le nombre de Vénézuéliens présents sur le réseau social américain a atteint 9,77 millions.

L'invitation lancée par la ministre sur Twitter survient une semaine après les nombreuses demandes d'asile politique envoyées par Edward Snowden, cet ancien analyste de la NSA qui a contribué à révéler l'existence des programmes de surveillance comme PRISM. Parmi les 22 pays contactés figure le Venezuela. D'autres pays sud-américains ont également été sollicités, comme le Nicaragua, la Bolivie et Cuba.

Le 5 juillet, les autorités vénézuéliennes ont fait savoir que le pays accepte d'accorder l'asile à l'Américain "pour le protéger de la persécution de l'empire le plus puissant du monde, qui s'est déchaînée sur lui". Une réponse qui n'est guère surprenante, au regard des relations difficiles entre les États-Unis et le Venezuela, tant sur le plan diplomatique qu'en matière idéologique.

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