Numerama publie le droit de réponse de Gaston Bergeret, qui a porté plainte contre les Restos du Coeur pour l’exploitation de sa photographie de Coluche.

Il y a dix jours, Numerama révélait que le photographe Gaston Bergeret avait fourni une explication basée principalement sur la violation de ses droits moraux, et sur l’exploitation de la photographie par les partenaires commerciaux et médiatiques des Restaurants du Coeur.

Gaston Bergeret a souhaité fournir une explication plus détaillée à Numerama, en guise de droit de réponse, que nous reproduisons ci-dessous intégralement :

D’une part, cette photographie que j’ai réalisée en 10 secondes à Cannes en Mai 1985 n’a jamais été vue par Coluche. Jamais il n’y a eu d’accord verbal entre Coluche et moi, comme vous l’affirmez sur votre site.
Françoise SEIGNER passant par mon studio m’invita à offrir 4 beaux tirages à la famille Colucci, pour la maman de Coluche, ses petits enfants et Veronique Kantor-Colucci (déjà son ex-femme). C’était au mois d’octobre 1986.
Coluche n’a malheureusement jamais vu ce portrait de lui.
Plus tard, ce mois-là, je reçu un appel de Véronique (que je rappelle être l’actuelle directrice de la communication des Restos et des Enfoirés), me demandant si elle pouvait utiliser ce portrait qu’elle trouvait très doux et très humain, et surtout bien loin de l’image de clown que pouvait avoir Coluche.
C’est en l’honneur de sa mémoire et pour la postérité qu’elle souhaitait afficher ce portrait dans toutes les antennes de distribution des Restos du Coeur.
Très touché et honoré par l’idée de contribuer à ma façon (c’est à dire en tant que photographe) au Restos, c’est avec grand plaisir que je lui autorisais gracieusement l’utilisation de cette image autant que devaient durer les Restos du Coeur (soit, 3 ans tout au plus, d’après Coluche).
Je n’ai jamais demandé le retrait de ce portrait de ces lieux qui appartient à tous les 60000 bénévoles formidables et généreux, sans qui l’association ne fonctionnerait pas.
Il faudrait que je sois le dernier des imbéciles de faire une telle demande, puisqu’il s’agirait de m’ôter mon plus grand honneur de photographe.
Depuis quelques années, je constate une dérive de l’exploitation de ce portrait censé rendre hommage à la mémoire de Coluche.
C’est pourquoi, j’ai demandé dans un premier temps que l’on cesse l’exploitation outrageuse et outrageante de l’image de Coluche à travers mon portrait (non, il ne mérite pas ça !).
N’ayant jamais de réponse positive à mes doléances, la seule voie possible, fut la menace financière. Je les ai menacés avec un chiffrage sur 10 ans selon le barème UPP (Union des Photographes Professionnels), pour les exploitations malvenues de de mon portrait (Coluche et les moustaches, Coluche et le nez de clown, Coluche en Zorro… et pire encore).
Effectivement, cela les a fait réagir.
Mais où donc est passée cette dame, qui il y a 27 ans m’a demandé ce portrait pour rendre hommage à la mémoire de son ex-mari?
A ce jour, je n’ai encore demandé aucun montant.
Gaston Bergeret
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