Le régulateur des télécommunications a rendu les conclusions de son enquête sur l'interconnexion entre Free et YouTube. Le FAI ne discrimine pas volontairement le trafic entre ses abonnés et le site de vidéos. En revanche, la capacité d'interconnexion de Free est insuffisante, ce qui entraîne une congestion sur le réseau.

Les difficultés qu'ont les freenautes à visionner dans de bonnes conditions les vidéos hébergées sur YouTube ne sont pas dues à un bridage volontaire de Free, mais proviennent d'une capacité d'interconnexion insuffisante entre le FAI et le site d'hébergement de vidéos le plus populaire du web. C'est, en substance, la conclusion de l'enquête administrative (.pdf) menée par l'ARCEP depuis novembre 2012.

"Aucune pratique discriminatoire à l'égard de Google ou d'un type de fournisseur de services de communication au public en ligne (FSCPL) en particulier n'a été mise en évidence", pointe le régulateur des télécoms. "Par conséquent, la pratique observée n'appelle pas, en tant que telle, d'action particulière" pour contraindre Free à rentrer dans le rang.

Dans son communiqué, l'ARCEP ajoute que l'enquête "n'a pas fait apparaître de pratiques de gestion du trafic par Free sur son réseau différenciant les conditions d'acheminement des contenus selon leur nature, leur origine, leur destination ou encore le type de protocole utilisé". Autrement dut, l'ARCEP constate "qu'aucune pratique contraire aux principes de neutralité de l'Internet n'a été relevée".

Congestion du réseau

Pour autant, les clients de Free ont bien un problème d'accès à YouTube, notamment aux heures de pointe. Si l'ARCEP n'a pas relevé de pratiques discriminatoires dans les échanges entre le FAI et les services de Google, l'autorité a "constaté l'existence d'une congestion des capacités d'interconnexion de Free avec ses opérateurs de transit de données".

La question qui se pose est donc la suivante : Free en fait-il assez dans l'investissement de son réseau pour limiter la congestion ? L'ARCEP se garde bien d'y répondre. Le régulateur souligne néanmoins que "de manière générale, aucun opérateur ne dispose des capacités suffisantes pour écouler l'ensemble des trafics des usagers lors des périodes de pointe", alors que les usages sont en "hausse constante".

Que faire, alors ? Augmenter le prix de l'abonnement mensuel assurer une bonne connectivité avec YouTube et Google ? En avril, Xavier Niel expliquait que les "abonnements vont grimper de 5 à 15 euros par mois, juste pour payer le surplus de la bande passante de Google", si aucune mesure n'est prise en amont. Ce que conteste l'ARCEP, qui chiffre la bonne connectivité à quelques centimes d'euro par abonné.

Suite à la publication de l'enquête, l'ARCEP a annoncé la fermeture du dossier. Le régulateur continuera d'observer l'évolution du secteur. Cela étant dit, les conclusions ne seront d'aucun secours pour les abonnés Free cherchant à profiter pleinement de YouTube. En attendant un déblocage de la situation, ces derniers peuvent toujours se rendre sur Dailymotion… comme le suggère Xavier Niel.

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