En 2017 aura lieu la prochaine élection présidentielle française. Si les candidats officiels ne sont pas encore connus, à la différence des ambitions politiques, les modes de scrutins mis à disposition des électeurs doivent être pensés très en amont. Or, ceux-ci pourraient évoluer très prochainement afin de renforcer l'usage du vote électronique pour l'élection phare de la Cinquième République.
Le député UMP Thierry Mariani, élu dans la onzième circonscription des Français établis hors de France (Europe de l'Est, Asie, Océanie), a déposé une proposition de loi en ce sens. Il s'agit de proposer aux citoyens vivant à l'étranger de disposer d'une solution alternative aux trois autres modes de scrutin, à savoir le vote à l'urne, la correspondance et la procuration.
Dans sa démarche, le parlementaire a en tête l'exigence constitutionnelle de l'accessibilité du scrutin. "Les électeurs établis hors de France sont parfois contraints de parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour aller voter ce qui empêche pratiquement certains d’entre eux de prendre part au scrutin". Sur la papier, le vote électronique répond effectivement à cette difficulté.
Le problème, c'est que cette exigence constitutionnelle n'est pas seule. Il faut également pouvoir assurer la confidentialité du vote et la sincérité du scrutin. Or, l'opacité de l'organisation du vote électronique nécessite de considérer cette solution avec beaucoup de réserve. En effet, les questions soulevées par ce mode de scrutin ne manquent pas et les réponses apportées jusqu'à présent peinent à être convaincantes.
Car n'en déplaise à Thierry Mariani, le vote électronique n'a pas fait la démonstration que "toutes les garanties de sécurité" (en France comme à l'étranger d'ailleurs) sont en place pour empêcher le trucage de l'élection, même si cette approche permet sans doute de simplifier le vote, faciliter l’accès au scrutin, augmenter la participation et accélérer le décompte et la proclamation des résultats.
Si la proposition de Thierry Mariani passe, elle s'appliquera à l'élection présidentielle française mais également dans le cadre de celui visant à élire les députés européens. De son côté, l'exécutif ne paraît pas fondamentalement hostile à cette évolution, au regard du feu vert concernant l'organisation de futures initiatives référendaires.
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