La semaine dernière, Lavabit annonçait l'arrêt de son service de messagerie sécurisée. Son fondateur, Ladar Levison, expliquait alors que sa décision avait été motivée par les difficultés croissantes à opérer une telle plateforme. Cependant, le patron de Lavabit n'a rien perdu de sa combativité. Dans le message adressé à ses anciens usagers, il avait affiché son désir d'aller devant les tribunaux.
Aujourd'hui, Ladar Levison n'est plus face à une voie sans issue. Depuis quelques jours, la générosité des internautes lui a permis de collecter plus de 100 000 dollars, somme qui lui sera utile lorsqu'il s'agira d'intervenir devant la cour d'appel des États-Unis pour le quatrième circuit afin de faire appliquer effectivement les amendements de la constitution américaine.
En particulier, Ladar Levison aimerait décrire les évènements récents qui l'ont conduit à fermer Lavabit. En effet, ce service aurait été utilisé par Edward Snowden pour correspondre avec des journalistes et des organismes de défense des libertés publiques. Or, Ladar Levison aurait reçu une lettre de sécurité nationale l'empêchant de s'exprimer sous peine de s'exposer à des poursuites, tout en le privant de la liberté d'expression, consacrée au premier amendement de la constitution.
Les errements de la NSA
La collecte de fonds menée par Ladar Levison survient au moment où le Washington Post s'est procuré de nouveaux documents, dont un audit interne révélant que la NSA a commis des milliers d'infractions à la vie privée depuis 2008, date à laquelle l'agence de renseignement a vu ses pouvoirs étendus par le législateur américain. Plus de 2776 "incidents" ont ainsi été recensés jusqu'en mai 2012.
Il apparaît également que la NSA choisit soigneusement les termes qu'elle utilise lorsqu'elle traite avec d'autres organismes fédéraux, le législateur ou l'exécutif. La NSA a ainsi instruit son personnel de retirer des détails et d'employer un ton plus général – donc plus flou – lorsqu'il s'adresse au ministère de la justice des États-Unis ou avec le directeur du renseignement national.
Le Washington Post cite en exemple une erreur qui a conduit à la surveillance d'un "nombre important" d'appels téléphoniques en provenance de Washington, où l'indicatif téléphonique est le 202, au lieu de ceux en provenance de l’Égypte, dont l'indicatif est le 20. Cette erreur, survenue en 2008, n'a pas été signalée par la NSA, alors qu'elle a manifestement enfreint la vie privée de nombreux Américains.
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