Est-ce une tendance qui va bientôt gagner la presse hexagonale ? De l'autre côté de l'Atlantique, le Huffington Post est en train d'adopter une posture beaucoup plus rigide à l'égard des internautes. Le journal américain compte en effet interdire le pseudonymat dans les commentaires afin de pousser les usagers à s'exprimer à visage découvert. En ligne de mire du HuffPo ? Les trolls.
Le Boston Globe signale que l'initiative est soutenue par Arianna Huffington, la fondatrice du pure player anglophone. Au cours d'une session de questions / réponses, elle a confirmé l'intention du journal de se débarrasser des commentaires anonymes pour ne conserver que les réactions assumées. Cependant, aucun calendrier précis n'a été évoqué, l'Américaine n'évoquant qu'un vague "bientôt".
La technologie qu'emploiera le Huffington Post pour obliger les internautes à afficher leur véritable identité n'est pas claire. Peut-être que le site fera appel à Facebook, dans la mesure où les internautes en général et les Américains en particulier sont inscrits massivement sur le réseau social. Celui-ci propose depuis plus de deux ans une structure pour les commentaires qui peut être intégrée sur d'autres sites.
En la matière, Arianna Huffington se rapproche de Facebook puisque le site communautaire a toujours été hostile à l'anonymat et à ses diverses composantes comme le pseudonymat. Le groupe traque toute identité ne correspondant pas à ses normes, quitte à concentrer sur lui de nouvelles critiques. De son côté, Facebook considère que le principe d'un réseau social n'est pas d'avancer le visage masqué.
S'exprimant ensuite sur les trolls, dont l'unique ambition est de perturber la qualité des discussions sur le net, Arianna Huffington considère que ces derniers "sont devenus de plus en plus agressifs et abjects". Leur utilité à la conversation étant nulle, personne ne regrettera leur disparition lorsque le pseudonymat disparaîtra ; car les trolls, dans la très grande majorité des cas, se tapissent dans l'ombre.
En France, les grands sites de presse conservent à l'heure actuelle la possibilité pour les internautes d'afficher un simple pseudonyme. C'est le cas du Figaro, du Monde, de Slate, de Rue89 ou de Mediapart par exemple. Cependant, la qualité des réactions est très variable en fonction des articles et des sites, au point que certains la déplorent.
Ainsi, lors du festival texan South by South West, Nick Denton, directeur de la publication à Gawker, se lamentait de la médiocrité de certaines interventions. "Les trolls et les spammeurs ne sont pas le problème, on peut les gérer avec force brutalité. La vraie tragédie, c’est le triomphe de la médiocrité. À la fin des années 90, on pensait que l’on pourrait capturer l’intelligence du public. Ce n’est pas ce qu’il s’est passé".
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