S'inscrivant dans les pas de Google, qui publie depuis déjà plusieurs années son désormais fameux Transparency Report, Facebook a publié cette semaine son premier "rapport international des demandes gouvernementales". Il permet au public de connaître avec précision le nombre des demandes de renseignements envoyés à Facebook par les différents pays du monde, le nombre d'utilisateurs concernés (une même demande pouvant porter sur plusieurs utilisateurs), et enfin le pourcentage de demandes qui ont été satisfaites par Facebook.
"Nous avons mis en place une procédure très stricte pour gérer les demandes de données gouvernementales", assure le réseau social. Selon Colin Stretch, le directeur juridique de Facebook, cette procédure "place très haut la barre juridique à franchir pour que nous acceptions de fournir à un gouvernement des informations concernant nos utilisateurs".
Il explique que "nous examinons chaque demande avec le plus grand soin et nous exigeons une description détaillée des motifs juridiques et factuels sur lesquels est basée la demande". "Nous refusons toute demande que nous estimons infondée sur le plan juridique ou formulée en des termes trop vagues", insiste-t-il.
En France, Facebook a ainsi reçu au premier semestre de cette année 1 547 demandes de renseignements portant sur 1 598 utilisateurs, mais seulement 39 % des requêtes ont été satisfaites — ce qui implique que dans près des deux tiers des cas, les demandes formulées étaient jugées infondées ou excessives selon les critères retenus par Facebook. Ce qui montre une vraie volonté de filtrer les demandes et de protéger les intérêts des utilisateurs, qu'il faut saluer.
A titre de comparaison, au dernier semestre 2012, la France avait interrogé Google sur 2 063 utilisateurs, et la demande avait été jugée disproportionnée dans 44 % des cas.
La France est le 6ème pays au monde le plus demandeur d'informations à Facebook, derrière les Etats-Unis (jusqu'à 21 000 comptes visés, dont 79 % de demandes satisfaites), l'Inde (4 144 comptes visés, 50 %), l'Allemagne (2 068 comptes visés, 37 %), l'Italie (2 306 comptes visés, 53 %) et le Royaume-Uni (2 337 comptes visés, 68 %).
"Lorsque nous sommes tenus par la loi d’accéder à une demande, nous ne révélons en règle générale que les informations de base d’un utilisateur, comme le nom par exemple", assure Facebook. Il peut aussi fournir d'autres informations comme les adresses IP utilisées, la durée de connexion au compte, ou même le contenu du compte.
qui profite de la publication pour donner un conseil aux gouvernements du monde entier, et en particulier aux puissances occidentales en pleine affaire PRISM.
"Même si les gouvernements se doivent d’assurer la sécurité de leurs citoyens, cette mission doit être accomplie dans la plus grande transparence", estime Facebook. "La transparence gouvernementale et la sécurité publique ne sont pas des idéaux mutuellement exclusifs. Dans une société libre et ouverte, ils peuvent coexister et nous rendre plus forts".
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