Mise à jour – La plateforme Anime Digital Network vient d'ouvrir ses portes. Les 3000 premiers inscrits pourront accéder gratuitement au catalogue pendant une semaine.
Sujet du 11 septembre – Après le Japon, la France est le pays où les mangas se vendent le plus. Ces derniers représentent pas moins de 40 % de la totalité des ventes de bandes dessinées dans l'Hexagone. La fascination des Français pour le pays du Soleil levant est ancienne, en témoigne le japonisme, et l'attrait pour sa culture se retrouve dans de nombreux autres arts, des films à la musique en passant par les séries télévisées.
Avec l'arrivée d'Internet, le succès du manga et des dessins animés japonais a décollé. Les maisons d'édition françaises ont acquis les droits d'un nombre croissant d'œuvres tandis que des éditeurs se sont spécialisées dans l'animation japonaise afin de vendre des séries et des films au public français. L'année dernière, Numerama s'était d'ailleurs penché sur l'état de l'offre légale sur ce secteur.
Si le net a donné une visibilité sans pareille aux animés et aux mangas, il a aussi favorisé la naissance de nouveaux canaux de distribution pour accéder aux œuvres. Ces plateformes parallèles ne sont pas toujours légales. Mais pour les éditeurs, cette concurrence est un handicap ; ces échanges illicites sur les réseaux P2P ou ailleurs entravent l'offre légale et hypothèquent l'avenir de ces sociétés.
Face au phénomène du téléchargement illicite, certaines firmes ont décidé de s'allier, concrétisant ainsi le vieil adage qui dit que l'ennemi de mon ennemi est mon ami. Et la réponse ne sera pas le bâton, mais la carotte. Puisque "les contenus d'animation japonaise […] sont les plus piratés au monde", il faut trouver une réponse dans le champ de l'offre légale qui puisse contrer l'intérêt du piratage.
Anime Digital Network, plateforme SVOD d'animés japonais
Lundi, Kana Home Video et Kaze Play ont annoncé la création d'Anime Digital Netwok (A.D.N.), qui est "la plus grande plateforme européenne dédiée à l’animation japonaise en vidéo à la demande" (SVOD). Cette nouvelle structure, qui doit voir le jour en octobre, s'appuiera sur des services actuels, à savoir ceux de Kana Home Video (genzai.fr) et Kaze Play (kzplay.fr).
L'objectif d'Anime Digital Network est clairement de contrer le piratage. "A.D.N. offrira au public français la plus complète des alternatives légales au piratage, qui continue chaque année à appauvrir toute la chaîne d’exploitation de l'animation japonaise sur le marché international". Et à terme, rien n'empêchera un autre éditeur du milieu de la japanimation de s'associer à l'initiative.
L'offre d'Anime Digital Network sera payante, qui prendra la forme d'un abonnement mensuel. Les contenus seront accessibles en streaming. En octobre, la plateforme proposera plus de 4000 épisodes de diverses séries et plus de cinquante films. Selon Le Figaro, le visionnage sera illimité et le prix devrait se situer entre 6,99 et 9,99 euros par mois.
Se synchroniser à la diffusion japonaise
Quid de la concurrence du fansub, qui désigne le sous-titrage réalisé par des fans d'animes dans une autre langue que le japonais ? Le communiqué conjoint indique qu'Anime Digital Network est "conçu pour être au plus près de l'attente des fans, comblera le trop grand délai qui sépare la diffusion au Japon d'une série d'animation et son exploitation à l'étranger".
Dès lors, il est vraisemblable que la plateforme s'appuie sur le principe du "simulcast". Comme l'indiquait Kaze Play l'an dernier, cela donne accès à des "séries japonaises quelques heures ou quelques jours après leur toute première diffusion au Japon". C'est en effet indispensable, tant les équipes de fansub travaillent rapidement (quoique la qualité des sous-titres est parfois déplorable).
Selon Kaze et Kana Home Video, la plateforme de SVOD dédiée aux dessins animés ne se contentera donc pas d'exploiter les catalogues déjà acquis. De nouveaux épisodes seront ajoutés chaque semaine, à un rythme permettant de compter "une dizaine de nouvelles séries" sur les étals virtuels du service.
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