Vendredi dernier, Torrentfreak a révélé que Google avait reçu comme souvent une demande de déréférencement de très nombreuses URL menant à des versions piratées d'Office 2007, mais que parmi les centaines d'adresses illicites listées figurait aussi une entrée de Wikipedia, un tutoriel de Microsoft.com, un sujet de discussion sur un forum, et quelques autres pages au contenu tout à fait légitime.
Les erreurs dans les demandes de suppressions d'URL se sont multipliées dans plusieurs notifications, mais elles sont restées sans conséquences. Effectuant un contrôle renforcé, Google a heureusement refusé de censurer les pages parfaitement légales visées par la demande de déréférencement. Mais la goutte d'eau était de trop pour Microsoft, qui a préféré annoncer qu'il suspendait sa collaboration avec son prestataire LeakID, une société française spécialisée dans la détection et la notification des liens pirates sur les moteurs de recherche et les plateformes d'hébergement de fichiers.
"Microsoft est déterminé à veiller à ce que les mesures de respect (de ses droits) soient appropriées et tout à fait précises. Nous enquêtons sur les circonstances de ce retrait et avons informé le prestataire qu'il n'est plus autorisé à envoyer de notifications de notre part", a ainsi assuré Microsoft. Comme le rappelle Torrentfreak, LeakID avait déjà par le passé commis plusieurs bévues au nom de la firme de Redmond (souvenez-vous de Naruto), et le dernier incident en date était celui de trop.
Contactée par Numerama, la société française LeakID a "tenu à présenter ses sincères excuses aux sites qui ont été notifiés par erreur, particulièrement auprès de Wikipédia, et auprès de notre client Microsoft".
Selon la société, les erreurs de notifications se sont produites "suite à un bug de notre système", qui "a été immédiatement corrigé". La firme, qui espère sans doute pouvoir retrouver sa collaboration avec Microsoft et éviter un effet boule de neige, a par ailleurs décidé de modifier ses méthodes.
Désormais, "pour éviter ce genre de problèmes, nous avons mis en place une liste de sites « pré-valides » qui pourront être notifiés, et tous les autres résultats en dehors de cette liste feront l’objet d’une vérification manuelle avant notification". En clair, jusqu'à présent toutes les URL détectées étaient traitées de la même façon, et les URL valides pouvaient se glisser dans des lots de centaines d'adresses pirates sans être repérées par les employés de LeakID. Désormais, la société va constituer une liste de "sites pirates", et toute URL qui pointe vers un autre domaine que ceux de cette liste sera vérifiée manuellement.
Selon le Transparency Report de Google, LeakID a demandé jusqu'à présent la suppression de 1,4 million d'URL, dont 1 million pour Microsoft, qui constitue de loin son plus gros client.
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