Suite aux révélations d'Edward Snowden sur les programmes de surveillance mis en œuvre par la NSA, le Brésil a choisi d'agir sur le plan diplomatique. À la tribune l'ONU, la présidente Dilma Rousseff a qualifié "d'affront" les écoutes téléphoniques menées par les États-Unis et annoncé un train de propositions et de mesures pour faire cesser cet espionnage de masse.
Plusieurs pistes sont sur la table. Cela va de la révision du règlement des télécommunications internationales (RTI), via l'Union internationale des télécommunications (UIT), une agence des Nations Unies, à l'adoption d'une "législation spécifique", en passant par la mise en place d'une technologie, dont les contours restent à préciser, "pour se protéger des interceptions illégales de communications".
Le Brésil appelle aussi à la mise en place d'un cadre multilatéral sur la gouvernance d'Internet. Le pays entend aussi limiter l'usage de services et de produits américains, en optant pour des solutions brésiliennes, et éviter que les communications ne passent trop souvent par les USA, via le déploiement de nouveaux câbles sous-marins entre l'Amérique du Sud et d'autres continents.
Action à l'ONU
L'achèvement effectif de ces différents chantiers prendra du temps. Certains n'aboutiront peut-être pas. Mais le pays sud-américain n'est pas seul à s'engager dans une offensive diplomatique. Le quotidien 24 Heures indique que d'autres pays (Allemagne, Autriche, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Suisse) ont marqué leur intérêt pour un droit à la protection de la sphère privée dans l'espace numérique.
Au cours de la réunion, qui a rassemblé de nombreux diplomates, professionnels et membres d'ONG, il a été question de faire connaître la sphère privée par le Comité des Droits de l'Homme, de désigner un rapporteur spécial ou d'organiser des séminaires. La mobilisation de l'article 12 de Déclaration universelle des droits de l'homme a aussi été évoquée.
La diplomatie étant ce qu'elle est, les représentants des pays membres de l'ONU ne devraient vraisemblablement pas renverser la table. D'autant que les délégations américaine et britannique entendent jouer une autre partition. L'équilibre entre liberté individuelle et sécurité nationale promet de longues heures de débat à l'ONU. Des mesures sont attendues pour le printemps prochain.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !