L'idée d'une redevance audiovisuelle étendue à tous les écrans (ordinateurs, tablettes, smartphones) fait son retour. Le président de France Télévisions, Rémy Pflimlin, a une nouvelle fois plaidé pour une extension de l'assiette de la taxe, en prenant exemple sur quelques exemples européens.

Rémy Pflimlin sait ce qu'il veut. Au micro de RTL Matin ce mercredi, le président de France Télévisions a de nouveau réclamé la révision de la redevance audiovisuelle. Le successeur de Patrick de Carolis soutient la perspective d'un élargissement de l'assiette qui consisterait à assujettir "tous les écrans" capables de regarder les programmes du service public.

"Je demande que la redevance puisse évoluer en étant non plus fondée uniquement sur la possession d'un poste de télévision, mais sur la possession de tous les écrans qui permettent de la regarder", a-t-il expliqué. Rémy Pflimlin a les ordinateurs en ligne de mire, mais pas seulement : les tablettes et les smartphones sont aussi visés, du fait de leurs capacités audiovisuelles.

L'extension de la redevance à d'autres équipements a pour objectif de dégager de nouvelles ressources pour France Télévisions, qui n'a plus le droit d'afficher de la publicité après 20 heures. Il ne s'agirait donc plus de soumettre les appareils selon leur nature (un téléviseur sert d'abord à regarder la télévision) mais selon leur capacité (un PC peut servir à regarder la TV).

Mais la demande de Rémy Pflimlin ne doit pas masquer les autres leviers qui peuvent être actionnés : hormis un retour total ou partiel de la publicité après 20 heures sur le service public, il est possible de jouer sur le montant de la redevance audiovisuelle (qui a toutefois connu une hausse récente) ou sur certaines dépenses (l'émission de Sophia Aram est ainsi pointée du doigt pour son coût).

"Oui, nous avons besoin de l'audiovisuel public, mais pour le financer c'est la possession, dans un foyer, de multiples écrans qui permet d'en être le support", a ajouté Rémy Pflimlin , avant de reprendre un argument déjà employé cet été. Ainsi, le président de France Télévisions a rappelé que cette réflexion a fini par pousser l'Allemagne, la Finlande, la Suède et la Suisse à procéder à une révision de l'assiette.

Derrière la problématique du financement de France Télévisions, il y a celle des programmes… et de leur renouvellement. Comme le pointe Slate, certaines grilles sont inchangées depuis dix, quinze ou vingt ans. Or dans la mesure où la redevance audiovisuelle est obligatoire lorsqu'on possède un téléviseur, il est légitime de réclamer une certaine aération dans les programmes… et de l'innovation.

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