Ces dernières années, l'informatique a pris une place prépondérante dans les sociétés occidentales. Or, son omniprésence peut constituer une faiblesse, si un adversaire décide de lancer une opération pour des motifs politiques. L'Estonie peut en témoigner. Le pays a été la cible d'une série de cyberattaques en 2007 en provenance, selon les autorités locales, de la Russie, laquelle a nié toute implication.
Depuis cet évènement, les pays de l'OTAN (l'Estonie a rejoint l'organisation en 2004) ont décidé de renforcer leurs capacités dans ce domaine. L'année suivante, un centre d'excellence a été ouvert à Tallinn, la capitale estonienne, pour travailler sur les problématiques de cyber-défense. Des travaux sont régulièrement produits, afin de fournir des propositions aux États membres.
Outre le centre d'excellence, l'OTAN va ouvrir un centre de réaction consacré aux incidents survenant dans le "cyberespace". Le magazine Qualys indique que cette nouvelle structure sera officiellement opérationnelle la semaine prochaine. Ses équipes devront en particulier protéger les réseaux de l'Alliance Atlantique contre les intrusions informatiques.
Quid des intrusions opérées par un éventuel État membre, dans la mesure où la notion d'allié dans le cyberespace est toute relative ? On imagine que les équipes de ce centre la traiteront comme toute menace. En revanche, il sera certainement très difficile de remonter jusqu'à la source de l'attaque. Les pays de premier rang capables d'opérer ce type d'action ne sont pas nombreux et savent s'y prendre.
En France, le projet de loi relatif à la programmation militaire accorde une bonne place à la cyber-défense. Le texte reprend plusieurs pistes proposées par le livre blanc, afin de renforcer les moyens du pays tant au niveau civil (ANSSI, outils juridiques, contrôle des opérateurs en cas de crise) que militaire (moyens offensifs, réseau de cyber-réservistes, renseignement électronique).
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