En arrivant au pouvoir en 2012, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a manifesté très tôt son intérêt pour les données ouvertes. L'ancien maire de Nantes, qui a eu une action significative sur la ville dans ce domaine, a ainsi poussé les ministres à signer une charte de déontologie insistant sur l'importance de l'Open Data.
Le document stipule ainsi que "le gouvernement a un devoir de transparence", doit s'engager à respecter "scrupuleusement les dispositions garantissant l'accès des citoyens aux documents administratifs" et mener "une action déterminée pour la mise à disposition gratuite et commode sur internet d'un grand nombre de données publiques".
Un an plus tard, l'engagement de l'État dans le domaine de l'Open Data a été réaffirmé lors du G8 en Irlande. En présence de ses homologues, François Hollande a signé une charte pour l'ouverture des données publiques affirmant "un principe d'ouverture par défaut des données publiques", défendant le "principe de gratuité de leur réutilisation" et "privilégiant les formats ouverts et non-propriétaires".
Mais entre les discours et les actes, le décalage est parfois criant. C'est ce qui transparaît de l'Open Data Index 2013, une enquête collaborative conduite par l'Open Knowledge Foundation dans 70 pays pour évaluer concrètement l'effort des gouvernements "pour fournir des informations réutilisables aux citoyens et aux entreprises". La France, sans être mal classée, fait moins bien que des pays comparables.
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L'Hexagone se situe en seizième position sur les soixante-dix nations évaluées. Le pays se trouve derrière le Royaume-Uni (premier), le Danemark (quatrième),les Pays-Bas (cinquième) le Canada (neuvième) ou l'Italie (quinzième). En revanche, l'Allemagne, qui est souvent pris comme point de comparaison avec la France, est loin derrière : en trente-huitième position.
Concernant le cas particulier de la France, l'Open Knowledge Foundation relève deux domaines où le principe de l'Open Data doit encore progresser. Il s'agit des dépenses publiques et codes postaux.
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Dans le premier cas, les données existent et sont au format numérique. Mais elles ne sont pas disponibles publiquement, elles ne sont pas gratuites, elles ne sont pas en ligne, elles ne sont pas lisibles par une machine, elles ne sont pas disponibles de façon "brute" (bulk), elles ne bénéficient d'aucune licence ouverte et elles ne sont pas à jour. Dans le second, aucune étape n'a été atteinte.
Mais l'Open Knowledge Foundation note aussi des domaines où la France est exemplaire : Il s'agit des résultats des élections, du budget de l'État, des émissions de pollution et des statistiques. Si les scores ne sont pas encore parfaits, ils s'approchent de la note maximale.
"En France, bien que le pays ait signé la charte Open Data du G8 et soit engagé dans l’ouverture des données avec data.gouv.fr, des données publiques fondamentales restent encore indisponibles. La réutilisation et le partage des données sur les entreprises et sur les textes de lois restent soumis à redevance", commente l'Open Knowledge Foundation.
"Les cartes de faible résolution fournies par l’IGN en open data limitent les possibilités de réutilisations. Dans le secteur du transport, la SNCF ne publie toujours pas les horaires détaillés de ses trains à grande vitesse. Enfin, le détail des dépenses publiques reste hors de portée des citoyens", ajoute la fondation, qui note que "beaucoup reste à faire." même "si des progrès indéniables ont été réalisés ces dernières années".
( photo : CC BY-SA Jonathan Gray )
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