Aurélie Filippetti n'assistera pas à l'inauguration de l'institut culturel de Google, à Paris. Selon une information du Monde, la ministre de la culture et de la communication a décidé de bouder l'évènement du géant de la Silicon Valley pour marquer le mécontentement du gouvernement français face à plusieurs contentieux qui perdurent avec l'entreprise américaine.
(mise à jour : c'est finalement Fleur Pellerin, ministre déléguée à l'économie numérique, qui a été dépêchée par l'Élysée et Matignon pour assister à l'inauguration)
Quatre litiges en particulier sont mentionnés par le journal et sont bien connus de ceux qui suivent de près l'actualité de Google. Le premier concerne l'optimisation fiscale très élaborée que Google a mis en place pour limiter le paiement de l'impôt dans les pays où il opère. En France, il est question d'un montant astronomique : 1,7 milliard d'euros, une somme contestée par l'entreprise américaine.
Le deuxième porte sur la protection des données personnelles. Ici, il s'agit en particulier du bras de fer qui oppose la firme de Mountain View à la CNIL suite à la mise en place d'un nouveau règlement unifié pour l'ensemble des produits et des services du groupe, mais qui est jugé illicite aux yeux des législations française et européenne. Sans parler du scandale PRISM.
Le troisième vise la protection de la diversité culturelle. Google est en effet perçu comme un rouleau-compresseur écrasant les spécificités culturelles locales au profit d'une culture américaine uniformisée. On se souvient par exemple de la mise en garde de l'ADAMI vis-à-vis des projets de Google et Apple dans la musique, et de la résolution du législateur appelant à un meilleur cadre protecteur.
Les droits d'auteur constituent le dernier contentieux. Là encore, ce sujet n'est pas nouveau et a occupé les prédécesseurs d'Aurélie Filippetti, comme Frédéric Mitterrand (qu'il s'agisse de numérisation du patrimoine littéraire français ou de partenariats avec certains éditeurs) et Christine Albanel (avec Google dénonçant la portée de la loi Hadopi, vendue comme la solution pour contrer le piratage).
L'absence d'Aurélie Filippetti est en tout cas un grain de sable de taille dans la mécanique bien huilée de Google. La présence de la ministre lors de l'inauguration aurait été sans nul doute été un signal important – ou en tout cas présenté comme tel – adressé au monde culturel français, qui observe les activités croissantes de la firme de Mountain View dans l'Hexagone non sans quelques inquiétudes.
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