La NSA a un éventail très large de méthodes pour surveiller les communications et espionner des suspects. Alors qu'il y a encore de nombreux documents confidentiels à découvrir, la dernière information secrète révélée par la presse montre que la NSA se sert aussi des cookies pour suivre certains internautes.

Cela fait maintenant six mois que la presse du monde entier rend compte du contenu des informations classifiées qui ont été récupérées par Edward Snowden lorsqu'il travaillait pour la NSA. Outre PRISM, les documents secrets qui sont décryptés par les médias ont montré l'existence d'un grand nombre de programmes de surveillance électronique pour espionner les communications.

Il faut s'y préparer : il va encore y avoir des révélations pendant des mois, voire des années. Dans une récente interview accordée à Télérama, le journaliste Glenn Greenwald, qui a aidé Edward Snowden à mettre sur la place publique l'espionnage de masse des agences de renseignement occidentales, explique être "assis sur une montagne de documents".

"Je ne peux pas dire que le pire est à venir – les gens s’habituent à ces révélations – mais il y a plusieurs documents sur ce que collecte la NSA et sur la façon dont ils le font qui vont choquer. Je suis assis sur une montagne de documents, et chacun d’entre eux est digne d’intérêt", a-t-il confié au magazine français. Et c'est effectivement le cas, en témoigne le dernier article du Washington Post.

La NSA se sert ainsi des cookies pour espionner certaines cibles. Il s'agit d'un témoin de connexion qui contient diverses informations (dont un identifiant unique) afin de permettre à un site web de  reconnaître un internaute qui est déjà venu. Déposé sur le disque dur, le cookie permet par exemple de conserver des préférences d'une visite à l'autre. Il peut aussi servir dans le cadre de la publicité ciblée.

Selon le Washington Post, la NSA (et le GCHQ britannique) se sert du cookie PREF de Google. Celui-ci "peut stocker vos préférences et d'autres informations, notamment votre langue préférée (par exemple, le français), le nombre de résultats de recherche à afficher par page (par exemple : 10 ou 20) et l'état souhaité du filtre SafeSearch de Google (activé ou désactivé)", écrit la firme de Mountain View.

Google explique par ailleurs que "la plupart des utilisateurs de Google ont un cookie de préférence appelé "PREF" enregistré dans leurs navigateurs". Étant donné l'importance de l'entreprise pour les activités en ligne de nombreux internautes, il est certain que ce cookie est répandu dans des millions de machines, et peut-être aussi sur celles qui ne visitent pas directement la galaxie des services de Google.

L'utilisation des cookies dans le cadre de la mission de renseignement que doit mener la NSA ne vise pas a priori le tout-venant. Autrement dit, il ne s'agit pas d'utiliser ces cookies pour repérer une activité suspecte mais de s'en servir pour observer un internaute déjà dans le collimateur de la NSA. C'est en tout cas ce que disent les documents. Mais disent-ils tout ?

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