Le député européen Claude Moraes, rapporteur auprès de la commission du Parlement européen chargée d'enquêter sur les programmes de surveillance de la NSA en Europe, a regretté que le discours du président américain Barack Obama se soit focalisé uniquement sur la population américaine, alors qu'il s'agit d'un problème planétaire.

Les réactions continuent d'affluer suite au discours de Barack Obama, prononcé vendredi dernier, sur la réforme des activités de la NSA et du programme de surveillance globale employé par les États-Unis. Après Julian Assange et l'Electronic Frontier Foundation, c'est au tour de l'eurodéputé britannique Claude Moraes de s'exprimer sur les annonces du président américain.

L'élu anglais avait déjà eu l'occasion de prendre la parole dès samedi. Mais ce mardi, le député travailliste, également rapporteur auprès de la commission du Parlement européen chargée d'enquêter sur les programmes de surveillance de la NSA en Europe, a sorti un communiqué dans lequel il souligne plus précisément les insuffisances de la réforme américaine.

Si Claude Moraes concède que l'intervention de Barack Obama est une "avancée importante" en comparaison de l'omerta qui régnait jusqu'alors, le parlementaire relève que les propos du président "n'ont peut-être pas été suffisants pour rétablir la confiance après la confusion et les inquiétudes liées aux allégations de surveillance et d'espionnage des citoyens, des États membres, des dirigeants et des institutions de l'UE".

Pour renouer les liens qui ont été défaits, Claude Moraes suggère la mise en place d'une "voie claire pour les droits de recours en justice des citoyens européens" aux États-Unis afin de dissuader "les actions éventuelles de la NSA". Or, les citoyens du Vieux Continent "sont actuellement victimes" d'une discrimination, car leurs "droits à la vie privée sont inférieurs à ceux des citoyens américains" devant les tribunaux américains.

La demande de Claude Moraes n'est pas tout à fait nouvelle. Elle fait partie des diverses mesures avancées par la commission des libertés civiles (LIBE) pour atténuer les effets de la NSA, quitte à faire pression sur les États-Unis en mettant dans la balance certaines négociations en cours ou en remettant en question des dispositifs déjà en place.

"Les craintes des cibles non américaines des activités supposées de surveillance et d'espionnage ont été reconnues, mais ces personnes devront encore attendre et continuer de faire pression pour obtenir des réformes garantissant des protections à long terme qui permettent un équilibre entre la vie privée et la sécurité en ce qui concerne la NSA", conclut Claude Moraes.

( photo : The White House )

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