La France entend passer à l’offensive dans le numérique. Un an après le séminaire gouvernemental sur les nouvelles technologies, qui a donné lieu à dix-huit mesures dont quelques-unes concernent directement la compétitivité des entreprises, la ministre déléguée à l’innovation, aux PME et à l’économie numérique a inauguré ce jeudi l’initiative French Tech.
Il s’agit de « construire un grand mouvement de mobilisation collective pour la croissance et le rayonnement des startups numériques françaises. L’objectif, c’est de tout faire pour que les prochains Google naissent et se développent ici, en France et en Europe« , a ainsi expliqué Fleur Pellerin, qui voit dans ce projet un levier « pour la croissance et le rayonnement de l’écosystème numérique français« .
Dans le détail, l’initiative French Tech s’organise autour de trois axes et d’un budget de 215 millions d’euros :
1. Accélérer
Le premier axe vise à accélérer le développement des entreprises françaises évoluant dans le secteur numérique. L’idée est de les soutenir afin d’en faire des champions. « L’État soutiendra des initiatives privées, portées par des entrepreneurs, qui sélectionnent et accélèrent la croissance d’entreprises numériques avec l’ambition qu’elles deviennent des leaders internationaux« , est-il expliqué (.pdf).
En l’espèce, une enveloppe de 200 millions d’euros, issue du programme d’investissements d’avenir, est prévue afin que l’État puisse miser dans « des dispositifs d’accélération présentant un modèle économique viable« . Ici, il s’agit moins de favoriser la création de nouvelles startups que de soutenir celles déjà en place, qu’il s’agisse de petites structures ou d’entreprises plus importantes.
Selon le ministère, ces moyens mis sur la table doivent permettre de « passer du start au up« , explique le ministère. Mais si « aucun modèle n’est imposé a priori et la diversité est encouragée », il est précisé que « la R&D et le transfert de la recherche publique ne sont pas dans le périmètre car ils sont déjà couverts par d’autres programmes publics de soutien« .
2.. Labelliser
Le deuxième levier vise à labelliser « quelques Métropoles French Tech (ex-quartiers numériques dans les territoires, ndlr) qui se caractérisent par un écosystème numérique de niveau international et un projet ambitieux et fédérateur de croissance de cet écosystème« . Ces zones labellisées seront prioritaires pour recevoir un soutien financier dans le cadre des investissements d’avenir.
Les écosystèmes métropolitains labellisés se caractériseront par :
- un écosystème numérique présentant une taille critique et un dynamisme remarquable, associant en particulier un ensemble conséquent d’entreprises de croissance ;
- un réseau d’acteurs publics et privés coordonné, efficace, et fortement mobilisé pour les startups et les entreprises de croissance du territoire ;
- un portefeuille de programmes d’accélération d’entreprises numériques portés par les acteurs privés ;
- un environnement urbain favorable, lisible et attractif développé par les collectivités (un ou des espaces géographiques identifiés, des aménagements dont au moins un bâtiment emblématique, des infrastructures, des services, etc.) ;
- des espaces d’expérimentation et de démonstration.
3. Attirer
Le dernier volet de l’initiative French Tech porte sur le rayonnement et l’attractivité de la France à l’international. Si le premier axe vise la croissance intérieure en aidant les jeunes pousses françaises, le deuxième veut développer la croissance extérieure. Le gouvernement souhaite ainsi attirer des talents, des investisseurs et des projets entrepreneuriaux étrangers.
« Une enveloppe de 15 millions d’euros sera consacrée à ce travail de promotion, principalement pour soutenir des actions d’attractivité portées par des entrepreneurs, entreprises ou investisseurs des écosystèmes labellisés, mais aussi pour encourager la création de Fablabs« , précise le dossier de présentation. Cela peut, par exemple, être la tenue d’un évènement.
Derrière cette question se profilent plusieurs enjeux, à commencer par l’emploi et la fiscalité en France. Par exemple, les charges ne sont-elles pas trop élevées sur les entreprises de petite envergure, comme les startups, freinant les perspectives de recrutement ? Cette question n’est pas négligeable, surtout au moment où il a été annoncé un effondrement des investissements directs étrangers en France.
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