Alors que les révélations sur l'espionnage de masse orchestré par la NSA continuent, une journée de protestation se met en place aux États-Unis. Plus de 4100 sites ont annoncé leur participation. Les géants du net sont les grands absents de l'initiative, alors qu'ils sont directement concernés.

Depuis que la surveillance globale mise en œuvre par la NSA a été révélée par Edward Snowden, de multiples initiatives ont vu le jour pour s'y opposer. Cependant, aucune d'entre elles n'a eu pour l'instant un impact décisif. Certes, la bronca mondiale contre l'espionnage des communications a poussé Washington à initier une timide réforme de leurs pratiques, mais celles-ci n'ont pas été fondamentalement remises en cause.

Qu'à cela ne tienne. Puisque les précédentes approches n'ont pas abouti à un encadrement plus strict des activités des agences de renseignement, autant en essayer de nouvelles. C'est ainsi qu'est né le mouvement "The Day We Fight Back" ("le jour où nous contre-attaquons"), dont Presse-Citron vient de s'en faire l'écho. Il s'agit en fait de reproduire la même stratégie que celle qui a permis de faire reculer PIPA et SOPA.

Pour mémoire, l'Internet américain a organisé une journée "black-out" le 18 janvier 2012 pour alerter la population concernant le contenu de deux propositions de loi, PIPA (Protect IP Act) et SOPA (Stop Online Piracy Act), conçues pour donner aux ayants droit et aux autorités des moyens étendus pour lutter contre la contrefaçon et empêcher les infractions au droit d'auteur.

Cette mobilisation fut un succès. Plusieurs élus soutenant initialement ces textes ont finalement renoncé à les défendre. Devant la fronde de nombreux internautes, soutenus par ailleurs par quelques géants du net, les instigateurs de SOPA et PIPA ont en fin de compte jeté l'éponge. Les deux propositions ont été repoussées aux calendes grecques, et ne sont jamais revenues sur le devant de la scène depuis.

Selon le compte du site, plus de 4100 sites vont participer au mouvement. Celui-ci est d'ailleurs soutenu par des organisations de première importance, comme l'Electronic Frontier Foundation, Demand Progress, l'ACLU, Reddit, Greenpeace, Freepress, Boing Boing, W3C ou encore Mozilla. En revanche, aucun géant du net (Google, Apple, Facebook, Microsoft, Yahoo…) ne s'est manifesté.

L'absence de ces derniers (et de leur force de frappe), si elle se confirme, sera un handicap pour les organisateurs du mouvement "The Day We Fight Back". Les grandes firmes du net auraient pourtant intérêt à y participer, dans la mesure où les activités de surveillance de la NSA les touchent directement, notamment à travers le programme PRISM.

La journée aura lieu le 11 février prochain. Outre l'opposition à la NSA, elle sera l'occasion de célébrer la victoire politique obtenue en 2012 contre les lois SOPA et PIPA et de commémorer la mémoire d'Aaron Swartz, un activiste de renom qui s'est donné la mort début 2013.

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