Twitter a publié les dernières données de son Transparency Report, avec les chiffres du dernier semestre 2013 sur le nombre de réquisitions de données permettant d'identifier des titulaires de comptes, sur les demandes de suppressions de contenus, et sur les notifications de liens menant vers des contenus protégés par le droit d'auteur.
Ces chiffres montrent une explosion du nombre de demandes de suppressions de contenus, qui ne représentent pas un nombre de tweets à supprimer mais bien un nombre de demandes qui peuvent, pour chacune d'entre elles, regrouper plusieurs messages. Alors que Twitter avait connu jusque là un nombre croissant mais très limité de demandes, le chiffre a connu un bond extrêmement spectaculaire au dernier semestre, passant de 60 demandes dans la première moitié de l'année à 365 sur la deuxième moitié :
Or ces chiffres sont en très grandes parties imputables à la France, responsable à elle-seule de 309 demandes, dont 306 ne sont pas d'origine judiciaire ! Le réseau social précise dans ses notes que "nous avons reçu plus de trois cent demandes de la part d'une association nationale de défense des droits, concernant des contenus discriminatoires en France". Il s'agit très probablement de l'Union des Etudiants Juifs de France (UEJF), qui a obtenu en juillet 2013 une coopération de Twitter contre les messages antisémites.
Interrogé par Le Monde, "un porte-parole de l'UEJF s'est étonné de ces 306 demandes, tout en reconnaissant avoir établi un « contact privilégié » avec le réseau social concernant la lutte contre les contenus illicites", rapporte le quotidien. Un étonnement qui ne vaut pas démenti. Or Twitter parle bien d'une seule et même association.
Sur ces 309 demandes, seuls 133 tweets ont été effectivement supprimés. Nous avions vu en effet que de nombreux messages signalés à Twitter par l'UEJF n'avaient pas été considérés comme antisémites, et critiquaient plutôt de façon virulente la politique d'Israël à l'encontre de la Palestine.
Concernant les demandes d'informations sur les utilisateurs, les autorités françaises ont demandé des éléments d'identification de 102 comptes, dont seulement 23 % ont été satisfaits par Twitter (ce qui implique qu'il n'a pas jugé que la demande était légale dans les autres cas)
Seuls le Japon (253 comptes, 23 %), la Grande-Bretagne (117 comptes, 43 %) et les Etats-Unis (1 323 comptes, 69 %) ont demandé davantage d'informations sur des utilisateurs de Twitter.
Enfin, s'agissant des demandes de retraits de liens piratés, Twitter ne note qu'une légère augmentation par rapport au premier semestre, avec 6 680 demandes (+ 16 %) à travers le monde. L'origine géographique des demandeurs n'est pas détaillée.
Deux tiers des demandes sont satisfaites. Au total, sur le deuxième semestre, 25 506 tweets menant à des contenus piratés ont été supprimés par Twitter, et 5 847 contenus hébergés par ses propres services (photos et vidéos Vine).
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