L’équipementier chinois Huawei, dont les produits représentent près de la moitié des infrastructures des réseaux mobiles de SFR et Bouygues Télécom, organise ce lundi à Munich le sommet 5G@Europe, pour pousser les acteurs privés et publics européens à adopter au plus vite la transition vers les nouveaux réseaux mobiles 5G.
Selon Huawei, le sommet 5G@Europe regroupe « des représentants des autorités européennes, des acteurs mondiaux des nouvelles technologies et fournisseurs de services dans l’objectif de mettre leurs forces en commun afin d’accélérer les progrès et d’atteindre les objectifs en matière de déploiement 5G« .
L’an dernier, Huawei avait annoncé un investissement de 600 millions de dollars sur cinq ans pour développer la 5G, et la Commission Européenne avait fait savoir dans le même temps qu’elle voulait faire de l’Europe le leader mondial de la 5G. En fin d’année, Bruxelles a accéléré le mouvement en annonçant un partenariat public-privée (PPP) doté d’une enveloppe de 700 millions d’euros, sur la période 2014-2020.
« Les Chinois disent : quand le vent du changement souffle, certains construisent des murs, d’autres construisent des moulins à vent. La 5G est notre moulin des télécoms« , s’enthousiasme Thibaut Kleiner, en charge des technologies réseau à la DG CONNECT de la Commission Européenne.
Plus de 10 Gbps de débit, dans un réseau non-neutre ?
Le sommet 5G@Europe, streamé en live sur YouTube, est décrit par l’entreprise chinoise comme « une étape clé du processus de modernisation des réseaux européens« . Elle ne se fera pas sans l’appui des pouvoirs publics, puisque le développement de la 5G repose en partie sur la libération de fréquences actuellement réservées à l’audiovisuel — d’où les inquiétudes en France du Gouvernement, qui pensait pouvoir mettre ces fréquences aux enchères et en récolter un impôt indirect important, mais qui se trouve confronté à l’effondrement des marges et donc de la capacité d’enchères des opérateurs depuis l’arrivée de Free Mobile.
« Huawei prévoit une mise sur le marché des réseaux 5G en 2020, ce qui permettra de délivrer 1 000 fois la capacité des réseaux mobiles actuels et d’atteindre des débits de pointe de plus de 10 Gbps« , précise l’entreprise. Le réseau devra aussi proposer des temps de latence extrêmement faibles, de moins d’un milliseconde, pour certaines applications particulièrement exigeantes (comme les communications entre véhicules dans un trafic routier), et offrir des performances inégalées en matière de consommation d’énergie, pour optimiser l’autonomie des appareils mobiles.
A cet égard, la 5G promet de donner une ampleur inédite aux débats sur la neutralité des réseaux. Huawei explique en effet dans son libre blanc (.pdf) que pour délivrer leurs promesses, les réseaux, applications et appareils 5G devront être conçus pour choisir les fréquences mobiles et protocoles radio les mieux adaptés à chaque besoin. Il faudra donc aussi pouvoir passer d’un spectre à un autre en très peu de temps.
« Alors que les générations précédentes de réseaux sans fils étaient caractérisées par des paramètres radio et des blocs de fréquences fixes, la 5G permettra l’utilisation de n’importe quel spectre et n’importe quelle technologie d’accès pour offrir la meilleure livraison de services« , explique l’équipementier.
Pour convaincre les autorités de libérer entre 500 Mhz et 1 Ghz de fréquences supplémentaires, Huawei assure que « cette hyper-connectivité va révolutionner l’ensemble du secteur des TIC et fera émerger de nouvelles industries ». « Ce réseau ouvrira la voie au cloud-computing et l’explosion des objets connectés devraient permettre d’atteindre entre 50 et 100 milliards de connexions d’ici 2020« , avance-t-il.
« L’Europe a un rôle important à jouer dans ce processus collaboratif afin que la 5G devienne à la fois un facteur de compétitivité pour l’Europe et qu’elle permette d’offrir la possibilité à l’Europe d’être le continent test pour le succès de cette nouvelle génération de réseaux sans fil. »
Selon la roadmap présentée par Huawei, la 5G sera en phase de développement et de prototypage jusqu’en 2016. Les premiers produits ne seront pas disponibles avant 2020, et la commercialisation ne commencera qu’après 2021.
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