C'est dire l'ampleur de la controverse. Alors que son outil anti-triche a été pointé du doigt, le fondateur de Valve est intervenu sur le site communautaire Reddit pour démystifier les rumeurs entourant son logiciel. Celui-ci n'espionne en aucune façon l'historique de navigation des joueurs.

Depuis l'émergence des jeux vidéo en ligne, l'industrie vidéoludique a développé divers outils pour lutter contre la triche. C'est bien normal : il est absolument injuste d'être battu par un adversaire qui ne respecte pas les règles du jeu, en exploitant une faille dans le logiciel ou qui utilise un programme qui permet de jouer à la place du joueur afin d'automatiser certaines actions.

Cependant, certaines stratégies employées par les studios font ou ont fait polémique dans la mesure où elles semblaient très invasives. Dans le cas de World of Warcraft par exemple, Blizzard a mis au point un outil pour scanner la mémoire vive de l'ordinateur pendant l'exécution du jeu, "en vue de détecter tout programme tiers non autorisé exécuté simultanément", comme par exemple MMO Glider.

Dernièrement, c'est Valve qui s'est retrouvé dans la tourmente. L'éditeur de la plateforme Steam a en effet accusé de profiter de son système anti-triche VAC (Valve Anti-Cheat) pour espionner l'historique de navigation des utilisateurs. La rumeur a pris des proportions importantes, car Steam est un point de passage très fréquenté par les joueurs : chaque jour, le service accueille des millions de joueurs.

Devant la controverse, le fondateur de Valve a donc décidé d'intervenir sur Reddit (un important site communautaire anglophone) pour calmer les esprits. En réalité, le système VAC effectue bien un contrôle de l'ordinateur du joueur, mais au niveau de son cache DNS. Il s'agit en fait de voir si le PC a contacté un serveur d'authentification (DRM) dédié à la triche.

"Les développeurs de logiciels de triche ont des difficultés à pousser les tricheurs à les faire passer à la caisse pour des raisons évidentes, donc ils ont commencé à placer des DRM et des codes anti-triche pour leurs logiciels de triche. Ces derniers contactent un serveur DRM qui confirme que le tricheur a bien payé pour utiliser le logiciel de triche", précise Gabe Newell.

Avec ce dispositif, 570 joueurs ont été bannis. Cependant, celui-ci n'aurait été effectif que pendant treize jours. Aujourd'hui, le système VAC n'effectue plus cette vérification dans la mesure où les développeurs de logiciels de triche ont fini par découvrir l'approche de Valve et commencé à manipuler les serveurs DNS afin de tromper l'outil anti-triche.

"D'habitude, nous ne parlons pas du système VAC parce que cela ouvre des possibilités pour les tricheurs pour le contrer (par l'écriture d'un code informatique ou via de l'ingénierie sociale". Mais Gabe Newell a tenu à faire une "exception", au motif que la confiance des joueurs était primordiale pour l'entreprise, ne serait-ce que pour son image de marque et l'enjeu financier derrière la popularité de Steam.

En somme, Gabe Newell a conclu et résumé son propos avec une foire aux questions très succincte :

  1. Est-ce que nous transmettons votre historique de navigation à Valve ? Non.
  2. Est-ce que nous nous soucions de sites pornos que vous visitez ? Oh, bon Dieu, non. Mon cerveau vient juste de fondre.
  3. Est-ce que Valve profite de son succès pour devenir néfaste ? Je ne crois pas, mais c'est à vous de décider  si nous sommes dignes de confiance. Nous nous battons vraiment pour gagner et conserver votre confiance.
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