Facebook a annoncé le rachat de WhatsApp pour 19 milliards de dollars (4 milliards en cash et le reste en action). Il s'agit de l'acquisition la plus importante du réseau social.

C'est à se demander si la bulle Internet des années 2000 n'est pas revenue. Mercredi, Facebook a annoncé le rachat surprise de WhatsApp pour la somme astronomique de 19 milliards de dollars. Jamais le réseau social n'avait dépensé autant lors d'une acquisition. Jusqu'à présent, le précédent record avait été atteint lors du rachat d'Instagram, pour 1 milliard de dollars (sans parler des 3 milliards proposés pour Snapchat).

Plus encore que l'application mobile elle-même, qui n'est qu'un simple logiciel de messagerie instantanée, Facebook s'est surtout offert la marque WhatsApp et ses utilisateurs. Selon des statistiques fournies par le service pour le mois de janvier 2014, il y a plus de 400 millions d'utilisateurs actifs chaque mois qui échangent quotidiennement plus de 10 milliards de messages.

L'achat de WhatsApp est aussi l'occasion pour Facebook de tuer un redoutable concurrent. Le réseau social américain connaît en effet un relatif déclin auprès des Américains, et en particulier des plus jeunes. Si le site communautaire n'est pas déserté à proprement parler, il est apparu que les internautes outre-Atlantique préféraient de plus en plus passer du temps sur d'autres espaces comme WhatsApp.

C'est pour cette raison – mais ce n'est pas la seule – qui a conduit Facebook à prendre le contrôle d'Instagram puis de WhatsApp et à tenter de croquer Snapchat, avec moins de succès. En les achetant, Facebook en fait des relais de croissance et les intègre à sa sphère d'influence. Il reste néanmoins à voir comment Facebook compte intégrer WhatsApp dans son écosystème (notamment Messenger).

Le montant dépensé par Facebook a été abondamment commenté sur les réseaux sociaux, d'autant qu'en plus des 19 milliards de dollars, l'accord prévoit aussi de verser 16 milliards de dollars en actions, dont une part importante aux fondateurs et à la cinquantaine de salariés de WhatsApp sur une période de quatre ans. Ce qui représente, au final, un montant encore plus invraisemblable.

À titre de comparaison, la capitalisation boursière de Sony est de 17,71 milliards de dollars tandis que le budget annuel de la NASA est de 17,8 milliards. Facebook aurait pu aussi s'offrir une douzaine de fois YouTube au prix d'achat versé par Google en 2006 (1,6 milliard). Cependant, la valeur de la plateforme de vidéo n'est plus tout à fait la même aujourd'hui : elle est évaluée à plus de 21 milliards.

Ironie du sort, l'un des fondateurs de WhatsApp, Brian Acton, avait postulé en 2009 pour un emploi chez Facebook. Sa candidature n'avait pas été retenue. La même année, l'homme mettait au point WhatsApp avec Jan Koum.

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