Alors que les rumeurs lui prêtent l'intention de se lancer sur le marché français sans s'installer sur le territoire, de façon à échapper aux règles contraignantes en matière de respect de la chronologie des médias, le géant américain Netflix pourrait tout de même s'appuyer sur les spécificités locales. Selon L'Expansion, les responsables du service de vidéo à la demande auraient fait le tour des fournisseurs d'accès à internet français, pour négocier un accord de distribution exclusive au sein de leurs box ADSL et fibre.
Alors que Bouygues Telecom et SFR (groupe Vivendi) auraient déjà décliné toute proposition, pour ne pas faire de l'ombre à leurs filiales soeurs TF1 et Canal+, Free et Orange seraient en discussions avancées avec Netflix. Mais c'est Orange qui aurait l'avantage dans le jeu des négociations :
Si Free est toujours dans la course, le candidat idéal reste Orange grâce à sa base d'abonnés – la plus importante en France. Non seulement il compte plus de 10 millions de clients à Internet haut débit fixe dans l'Hexagone, mais il est aussi présent en Espagne (1,59 million) et en Pologne (2,3 millions), de futurs marchés potentiels pour le groupe américain. "Les négociations sont plus avancées avec cet opérateur qui a tout intérêt à signer avec Netflix avant qu'un de ses concurrents ne le fasse", indique une source, sous couvert d'anonymat.
Le service devrait être lancé à l'automne 2014, et permettre aux abonnés d'accéder à de nombreux films et séries TV en illimité et en streaming, pour un abonnement modique. Aux Etats-Unis, l'abonnement est proposé à partir de 7,99 dollars par mois seulement, et la recette connaît un tel succès (plus de 31 millions d'abonnés) que le trafic généré par Netflix est aujourd'hui supérieur à celui de BitTorrent — ce qui crée au passage de véritables tensions avec les opérateurs sur la neutralité des réseaux, à l'instar des tensions vécues en France avec YouTube.
Les responsables de Netflix ont engagé l'an dernier des négociations avec les ayants droit français, et rencontré les pouvoirs publics pour discuter des obligations réglementaires, en particulier en matière de chronologie des médias, de TVA applicable et de participation au financement de la production (la fameuse exception culturelle).
S'il est distribué par un FAI en tant que service géré, plutôt que sur Internet en tant que service "Over-the-top" (OTT), il sera difficile pour Netflix de se soustraire à ces obligations. Mais l'attrait de l'offre pourrait alors en pâtir.
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