La FIFA célèbre aujourd’hui l’excellente audience du site officiel de la Coupe du Monde, géré par son partenaire Yahoo. Mais devenue diffuseur, la FIFA doit faire face à quelques questions éthiques dans sa couverture éditoriale de l’évènement…

Personne n’a pu le contester hier soir, le ballon rond frappé de la tête par Patrick Vieria a bien passé la ligne du but avant que le gardien Lee Young-Pyo ne le dégage d’un coup de genou. Le réalisateur de la rencontre a passé et repassé la séquence pour que chacun puisse voir le ballon frapper la jambe du coréen, réculé dans sa cage. L’arbitre et ses assistants, eux, n’ont rien vu, floués par la présence du poteau et par le corps des joueurs. Le score, qui aurait dû être de 2-0 à cet instant de la rencontre et permettre à la France de se retirer vers l’arrière, est resté à 1-0.

On ne refera pas le match.

Mais la FIFA annonce aujourd’hui des records d’audience sur son site officiel FIFAworldcup.com, tenu par son partenaire Yahoo. 1,2 milliards de pages vues en une semaine, 31 millions de vidéos diffusées, 5 millions de visiteurs par jours… des chiffres qui font penser que la FIFA pourrait, d’ici quelques compétitions, devenir le premier média diffuseur de sa propre compétition. Sur Internet, la Fédération sportive n’a plus besoin des chaînes de télévision pour s’adresser au public, et elle peut engranger seule les milliards d’euros de recettes publicitaires enregistrées par les médias traditionnels.

Avec les risques de neutralité éditoriale qu’une telle perspective fait craindre…

La FIFA, qui résiste à l’introduction de l’arbitrage vidéo tant débattue depuis des décénnies, veut selon toute vraissemblance censurer l’information d’une énième erreur d’arbitrage, intervenue hier pendant le match France-Corée. Dans son résumé texte, le site de la FIFA mentionne bien l’évènement de la trentième minute, mais avec une objectivité bien particulière : « Sur un corner depuis la gauche, Patrick Vieira place une superbe tête que tous les supporters français voient destinée au fond des filets. Mais le gardien plonge à temps et sauve la patrie« , écrit le site officiel. « Plonge à temps », c’est vite dit pour un gardien agenouillé dans ses cages, qui repousse tant bien que mal un balon déjà entré dans l’aire des filets.

Mais il y a plus trouble encore. Le résumé vidéo, qui lui ne laisserait place à aucun doute, est littéralement censuré. La trentième minute n’est pas évoquée. Alors que sont montrées des actions bien moins spectatulaires avec des tirs non cadrés, la FIFA ne montre pas la moindre image de la tête du corner victorieux. On passe directement de la 24ème à la 37ème minute du match.

Contacté par Ratiatum, Yahoo précise que « les contenus sont produits conjointement par Yahoo et par la FIFA, par une équipe de journalistes recrutés par la FIFA et par Yahoo« . Yahoo refuse tout commentaire sur la neutralité éditoriale du site. A surveiller pour les prochaines erreurs d’arbitrage…

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