L'opération était déjà un secret de polichinelles, elle est déjà officielle. Dimanche, Free a confirmé dans un communiqué avoir entamé des négociations exclusives avec Bouygues Telecom pour le rachat de son portefeuille de fréquences 2G, 3G et 4G, et de l'ensemble de son réseau de téléphonie mobile (infrastructures techniques et clientèle), pour un montant qui pourra aller jusqu'à 1,8 milliards d'euros.
La somme peut paraître relativement faible lorsque l'on se souvient que Bouygues Telecom avait investi en 2011 successivement 228 millions d'euros et 683 millions d'euros, soit un total de 911 millions d'euros, pour acquérir des licences 4G. Cela confirme que la valeur intrinsèque des activités mobiles de Bouygues Telecom, qui compte 11 millions d'abonnés, est aujourd'hui limitée par l'effondrement des marges provoqué par l'arrivée de Free Mobile. Si c'était l'effet escompté par Xavier Niel pour s'offrir un concurrent à bas prix, c'est un coup de maître.
"La cession n’interviendra que dans l’hypothèse où l’opération de rachat de SFR par Bouygues aboutit et que les autorisations nécessaires sont obtenues", prévient Free dans son communiqué. Bouygues Telecom a déposé mercredi dernier son dossier de rachat de SFR, en concurrence avec celui de Numericable. Officiellement, le Gouvernement n'interviendra en faveur de l'un ou l'autre dossier que s'il y a menace sur l'emploi. Mais officieusement, il devrait pousser en faveur du dossier de Bouygues, pour favoriser la constitution de leaders européens de poids.
Dans son communiqué, Free assure qu'en revenant à seulement trois opérateurs mobiles sur le marché français, "cette opération permettrait à Free Mobile d’accélérer sa dynamique commerciale ambitieuse au bénéfice du consommateur dans un contexte de concurrence par les infrastructures en renforçant considérablement son autonomie et son portefeuille de fréquences".
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