Nouveau rebondissement dans l'actualité turque. Alors que les autorités cherchaient cette semaine à durcir le blocage de Twitter, dans la mesure où les premières mesures édictées contre le réseau social n'avaient pas été suffisantes, le tribunal administratif d'Ankara a ordonné aux fournisseurs d'accès à Internet de lever les mesures qui empêchaient les internautes turcs de se connecter au service.
Selon le site web turc Hurriyet, le gouvernement ne devrait pas se livrer à un coup de force en ignorant le jugement rendu par les magistrats. Cependant, Ankara conserve la possibilité de contester, via la Haute instance des télécommunications (TIB), cette décision en justice . L'instance administrative peut en effet faire appel, selon des juristes consultés par Hurriyet.
Le verdict du tribunal administratif constitue une claque politique cinglante pour le premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui tonnait encore la semaine dernière qu'il allait "supprimer Twitter. Je me moque de ce que pourra dire la communauté internationale. Ils verront alors la force de la Turquie". Le blocage du réseau social remonte à la semaine dernière.
Le durcissement d'Ankara vis-à-vis de Twitter avait soulevé beaucoup de critiques, du notamment du côté de la Commission européenne, des États-Unis et du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l'Homme. Du côté de la population, les internautes ont mis en branle le système D afin de continuer à utiliser le site communautaire pour s'exprimer malgré la censure du pouvoir.
Dans un pays où la liberté d'expression est en recul, Twitter a par exemple mis en place un système de messages par SMS, tandis que d'autres ont directement choisi d'autres serveurs DNS pour échapper aux mesures des opérateurs. Lorsque la censure s'est aggravée, c'est vers les réseaux virtuels privés (VPN) et le réseau TOR que de nombreux internautes se sont tournés.
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