Le BEUC, l'organisation qui fédère nombre d'associations de consommateurs en Europe, a annoncé lundi qu'elle avait déposée une plainte formelle contre Google auprès de la Commission européenne, pour abus de position dominante. Le groupement n'est pas du tout rassuré par l'accord ridicule négocié entre Bruxelles et Google, et a décidé de monter d'un cran dans les actions qu'elle entend entreprendre pour défendre le droit des consommateurs. Jusqu'à présent, le BEUC n'était qu'une "partie intéressée" à la procédure antitrust menée contre Google, mais elle a demandé à être reconnue officiellement comme plaignante.
"Des réponses adéquates n'ont pas été trouvées au problème de Google, qui empile ses résultats de recherche comme bon lui semble", explique Monique Goyens, la directrice de l'organisation européenne des consommateurs. "Les utilisateurs se voient donnés l'impression que leurs recherches sont traitées de façon neutre et ce problème est exacerbé dans recherches de comparaisons de prix", ajoute-t-elle.
Après avoir offert gratuitement le référencement des boutiques sur son service Google Shopping, la firme de Mountain View avait très fortement sanctionné le référencement des comparateurs de prix concurrents sur son moteur de recherche. Puis quelques mois plus tard, Google Shopping était devenu payant, faisant du service un incontournable de fait, non seulement pour les consommateurs, mais aussi pour les boutiques en ligne qui souhaitaient gagner en visibilité. Or une étude relayée dans le Financial Times a montré que les produits et boutiques affichés en tête par Google Shopping sont loin d'être toujours les moins chers (disclaimer : Numerama propose son propre service de comparaison de prix).
"Rechercher, pas être dirigé"
"C'est pourquoi nous sommes désormais formellement impliqués dans ce processus. Les consommateurs européens méritent un meilleur résultat (des négociations avec Bruxelles)", estime le BEUC.
Alors que la solution de bon sens aurait été d'interdire à Google de mettre en avant systématiquement ses propres services dérivés sur son moteur de recherche, compte tenu de l'impact de ses 95 % de parts de marché, la Commission Européenne a mis au point avec Google une proposition qui lui permettra de continuer à se mettre en avant, et l'autorisera à vendre aux enchère un emplacement privilégié pour quelques concurrents triés sur le volet. Une proposition que le BEUC juge logiquement contre-productive.
"Clairement le problème exige davantage d'examen", conclut l'association. "Les règles antitrust euroépennes sont là pour protéger l'équité au sein du Marché Unique Européen. Il est critique qu'une solution reconnaisse un "principe de non-discrimination" et fasse de son mieux pour permettre aux utilisateurs de revenir vers le fait de rechercher, pas d'être dirigé".
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