À défaut de pouvoir censurer Twitter dans sa globalité, le gouvernement turc a visiblement réussi à imposer au réseau social de procéder à la fermeture de certains comptes qui lui déplaisent. C'est en tout cas ce qu'affirme Ankara suite à une rencontre avec une délégation conduite par le responsable de la politique publique au sein de l'entreprise américaine.
Seuls les comptes tenus par des internautes turcs seront susceptibles d'être supprimés. Les usagers vivant à l'étranger ne risqueront rien, même s'ils publient des contenus caricaturant certaines figures de l'histoire turque (comme Atatürk) ou relaient des informations sur la corruption du pouvoir en place. Ils ne seront pas inquiétés ; dans le pire des cas, leur compte ou certains messages seront filtrés en Turquie.
La manière dont les comptes seront désignés à la suppression reste à préciser. Selon Reuters, il est question de la mise en place d'un "mécanisme plus formel" dans lequel le réseau social devra passer en revue les décisions de justice ciblant des comptes turcs. Les cibles ne devraient donc pas être a priori sélectionnées selon le fait du prince, mais à l'issue d'une procédure spécifique.
S'il est question d'une "coopération" entre la Turquie et Twitter, cette phase n'est pas impérative et l'étape judiciaire encore moins. Il suffit que Twitter constate une violation de ses conditions générales d'utilisation (ou considère qu'il en s'agit d'une) pour intervenir. Cela s'est vu avec des comptes ouverts à la gloire du Hamas, sur un compte du Parti pirate ou des comptes parodiant Nicolas Sarkozy.
Il serait toutefois étonnant que Twitter opte pour un système ne mettant pas le système judiciaire dans la boucle, alors que c'est ce dernier qui s'est montré protecteur de la liberté d'expression en ordonnant la levée du blocage du réseau social au niveau des opérateurs. Sans parler du fait que Twitter a beaucoup souligné le fait que son service est perçu par de nombreux Turcs comme un outil de communication essentiel.
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