Le fondateur de VKontakte, le clone russe de Facebook, a révélé cette semaine que les services secrets de la Russie avaient demandé des informations personnelles sur des opposants à la Russie en Ukraine, au moment où Ianoukovytch était encore président. Une demande rejetée.

Est-il possible pour un grand réseau social russe de s'opposer au président Vladimir Poutine et aux demandes de son administration ? Oui, si l'on en croit le message publié sur son compte par Pavel Durov, le Mark Zuckerberg russe, créateur du réseau social VKontakte (VK) très populaire en Europe de l'Est, et très fortement inspiré par son modèle américain.

Dans son message publié mercredi, Pavel Durov raconte que le 13 décembre 2013, les services secrets russes du FSB ont demandé à VK de fournir à la Russie des données personnes concernant les membres du groupe d'activistes ukrainien Evromaydana, favorables au rapprochement de l'Ukraine avec l'Union Européenne. Le jeune homme, qui a dû revendre ses parts de VKontakte, publie la lettre adressée par le FSB, dans laquelle 39 comptes étaient visés.

Deux jours plus tard, le 15 décembre 2013, près de 200 000 personnes descendaient dans les rues de Kiev pour réclamer la démission du président Viktor Ianoukovytch.

Un "refus catégorique"

"Notre demande a été et demeure un refus catégorique", assure Durov, qui estime que les utilisateurs ukrainiens ne doivent pas être soumis à la loi russe. "Donner des détails personnels sur des Ukrainiens aux autorités russes ne serait pas seulement contraire à la loi, ce serait aussi une trahison pour ces millions de personnes en Ukraine qui nous ont fait confiance".

Pavel Durov assure que c'est ce refus de se soumettre au FSB qu'il l'a contraint à devoir se séparer de ses parts dans VK, mais "je ne regrette rien", ajoute-t-il. "La protection des données personnelles des gens, ça vaut plus bien plus encore".

"J'ai toujours quelque chose à moi de bien plus important. Une conscience propre et des idéaux que je suis prêt à défendre".

Le fondateur de VK avait démissionné de son poste de directeur, critiquant une prise de contrôle illégale du réseau social par les partisans de Vladimir Poutine. Il est finalement revenu sur sa décision le 3 avril dernier.

Dans un nouveau message publié mercredi, Pavel Durov ajoute qu'un procureur lui avait demandé en 2011 de fermer la page du groupe Alexeï Navalny, dédié à la lutte contre la corruption. Une demande qu'il avait également refusée. "La liberté de diffusion de l'information est un droit inaliénable de la société post-industrielle. Sans elle, l'existence de VKontakte n'a pas de sens".

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