La Chine n'utilisera pas Windows 8 dans son administration, officiellement pour des raisons de sécurité et d'économie d'énergie. Cependant, il semble que la décision de Pékin ait plutôt été motivée par l'actualité politique récente et les révélations d'Edward Snowden.

Voilà une décision qui ne va certainement pas aider à la diffusion de Windows 8, dont le succès commercial est très en-dessous des attentes de Microsoft. En effet, la Chine a décidé d'en interdire l'utilisation au sein de l'administration, au prétexte que le système d'exploitation ne répondrait pas aux exigences gouvernementales en matière de sécurité et d'économie d'énergie.

Les motifs de l'interdiction, rapportés par Reuters, sont néanmoins très peu convaincants. À supposer que Windows 8 n'offre effectivement pas un haut niveau de protection, on ne voit pas vraiment en quoi rester sous Windows XP (l'O.S. a une part de marché supérieure à 45 % dans le pays, selon StatCounter) serait plus judicieux, dans la mesure où celui-ci ne bénéficie plus du moindre support technique.

Idem pour la consommation d'énergie. Selon nos confrères de Développez.com, "la gestion d’énergie avec Windows 8 offre une plus grande autonomie de la batterie, avec une réduction significative de la consommation d’énergie" grâce à trois innovations qualifiées de "majeures", qui auraient permis d'obtenir une réduction de 35 % par rapport à Windows 7. Et sans doute beaucoup plus par rapport à Windows XP.

En fait, l'interdiction de Windows 8 dans l'administration chinoise est probablement plutôt liée à deux évènements de nature politique que par les soucis de sécurité informatique et d'économie d'énergie avancés par Pékin pour justifier la mise à l'Index du système d'exploitation.

D'abord, il faut savoir que cinq militaires chinois ont été mis en examen en début de semaine aux États-Unis pour espionnage électronique à l'encontre de six sociétés américaines. Selon le procureur général Eric Holder, des secrets commerciaux ont été soustraits dans des secteurs touchant notamment l'énergie solaire, la métallurgie ou encore l'énergie nucléaire.

Mais surtout, il est très plausible que l'État chinois ait pris sa décision suite aux révélations d'Edward Snowden, même si le gouvernement central devait connaître un certain nombre d'informations avant les premières publications sur PRISM en juin 2013. En effet, Microsoft est très lié à la NSA via ce programme, sans parler de la découverte en 1999 de la variable _NSAKEY dans Windows…

La décision de la Chine, si elle paraît radicale, n'est pas totalement isolée. L'année dernière, l'agence de sécurité allemande BSI a préconisé au gouvernement fédéral d'éviter toute solution informatique basée sur Windows 8 et le module d'informatique de confiance (TPM), estimant qu'elles devenaient trop dangereuses, estimant que les pouvoirs conférés par ce système à Microsoft et aux USA sont trop importants.

L'interdiction de l'usage de Windows 8 ne concerne pas a priori la population, qui est de toute façon encore très loin de l'utiliser massivement. Toujours selon StatCounter, la part de marché de l'O.S. en Chine est à peine supérieure à 3 %.

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