Il faut lui reconnaître le talent d'y avoir pensé car franchement, il fallait une imagination débordante et un sens aigu du pragmatisme pour avoir songé à une idée aussi efficace qu'originale — même si en fouillant bien, des archéologues devraient bien trouver trace de propositions similaires faites par des visionnaires dans les années 1990.
Inquiet de ce que les enfants peuvent trouver sur Internet, le député socialiste Daniel Goldberg propose au Gouvernement que tous les sites Web de France et de Navarre aient l'obligation d'insérer dans toutes leurs pages les petits logos de signalétiques que le CSA impose aux chaînes de télévision :
Depuis la mise en oeuvre, à la rentrée 2012, du brevet informatique et internet (B2i) dans les écoles, les collèges et les lycées, le jeune public est formé à l'utilisation d'un ordinateur et à la navigation sur internet. Cette formation doit lui permettre d'acquérir une relative autonomie dans ces domaines. Il reste qu'il n'est pas rare que lors de ses recherches, le jeune public soit confronté à des sites inappropriés. Le renforcement de sa protection reste donc nécessaire et plusieurs mesures pourraient être prises pour responsabiliser les sites et améliorer la prévention en direction des enfants et de leurs encadrants tout en leur permettant de continuer à suivre leur nécessaire formation aux usages de l'informatique. Parmi ces préconisations figure notamment l'instauration d'une signalétique identique à celle existante pour les oeuvres cinématographiques ou télévisuelles diffusées à la télévision ou en salle (-3, -7, -10, -12, -16, -18). Cette signalétique devrait être immédiatement visible sur chaque page de chaque site.
La proposition a certes un joli parfum de désuétude qui nous renvoie à l'ère des modems 56K qui permettaient d'accéder aux autoroutes de l'information, mais elle n'est pas pour autant déconnectée de toute actualité. Sans aller jusqu'à imposer une signalétique par page web, le CSA propose de créer un label "site de confiance" qui serait accordé à des sites internet respectant un cahier des charges d'auto-censure. Les logiciels de filtrage que les FAI ont l'obligation de proposer aux parents seraient alors configurés par défaut pour bloquer l'accès à tous les autres sites internet, ne laissant libres que les "sites de confiance" — une proposition que le patron du CSA a lui-même bien du mal à défendre lorsqu'il faut entrer dans les cas concrets.
En 2006, le défunt Forum des Droits sur l'Internet créé sous Lionel Jospin avait aussi proposé une signalétique façon CSA, réservée aux contenus multimédias sous mobile, afin d'avoir un équivalent au PEGI pour les jeux mobiles. Une proposition restée sans lendemain.
Plus original, le député socialiste Daniel Goldberg propose également de créer des extensions de noms de domaine spécifiques pour les enfants et adolescents, .enf et .ado, sur le modèle du .xxx pour les adultes. Pas sûr qu'il ait compris que le web est international et que les extensions de noms de domaine sont décidées par l'ICANN, pas par le Gouvernement. La seule chose que pourrait faire la France est la création d'un .enf.fr ou .ado.fr.
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