C'est à partir de 2010 que Google a commencé à publier des rapports sur les requêtes émises par les autorités concernant ses utilisateurs ou leurs contenus, au titre de la transparence. Bien que ces informations s'avèrent incomplètes, certaines demandes étant protégées par le sceau du secret, elles donnent un aperçu de l'activité des administrations des tribunaux du monde entier.
Mais Google ne renseigne pas seulement sur le nombre de demandes de suppression de contenu ou le volume de demandes de renseignement sur les utilisateurs. L'entreprise américaine fournit aussi des éléments sur le trafic (interruptions), des statistiques sur les sites web suspects ainsi que sur le chiffrement du courrier électronique pendant l'acheminement.
Publié alors que Google prépare une extension Chrome pour chiffrer les mails de bout en bout, ce nouveau document porte sur les services de messagerie qui chiffrent ou non le courrier électronique lors de son acheminement sur Internet. Or il s'avère qu'un an après les premières révélations d'Edward Snowden sur la NSA qu'une part importante du courrier n'est toujours pas chiffrée lors de sa circulation.
Éviter l'effet carte postale
"De nombreux fournisseurs de messagerie ne chiffrent pas les messages pendant leur acheminement. Lorsque vous envoyez ou recevez des e-mails par l'intermédiaire de l'un de ces fournisseurs, vos messages sont aussi exposés aux regards indiscrets qu'une carte postale en cours d'expédition", explique Google, qui plaide en faveur du protocole TLS/SMTP pour chiffrer entre serveurs SMTP de façon transparente.
Selon les statistiques de Google, qui démarrent à partir de début 2014, 69 % du courrier allant de Gmail vers d'autres fournisseurs sont chiffrés pendant leur acheminement. À l'inverse, le courrier entrant (des fournisseurs vers Gmail) est chiffré à 48 %. Google note que "de manière générale, l'utilisation du chiffrement pendant l'acheminement est de plus en plus répandue".
Une transparence forcée ?
La transparence de Google sur le chiffrement des mails pendant l'acheminement s'inscrit dans une politique plus générale mise en place par la firme de Mountain View suite aux premières révélations sur l'espionnage de masse. Du fait de son importance sur la toile, Google a été directement été mise au cause pour avoir participé d'une façon ou d'une autre à cette terrible entreprise.
Si Google n'avait sans doute pas connaissance de tous les programmes de surveillance en ligne mis en œuvre par la NSA, ni de leur portée, les révélations depuis l'été dernier ont poussé la société à multiplier les commentaires et les initiatives pour éviter à tout prix l'exode des internautes. Depuis plusieurs mois, l'entreprise essaie ainsi de redorer son blason en matière de vie privée.
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