Le droit à la désindexation imposé le mois dernier par la cour de justice de l'Union européenne dans un arrêt désormais célèbre va produire ses premiers effets d'ici quelques jours. En effet, Google devrait avoir commencé à déréférencer certains liens que les internautes lui auront signalé via un formulaire dédié avant la fin du mois, selon les informations du New York Times.
Pas de retrait global
Le retrait des adresses signalées par les Européens ne concernera pas toutes les déclinaisons du moteur de recherche. Le coup de gomme aura lieu sur les domaines liés à des pays de l'Union (Google.fr pour la France, Google.de pour l'Allemagne). L'opération affectera aussi des pays du Vieux Continent qui ne sont pas membres (Islande, Liechtenstein, Norvège, Suisse), d'après le journal américain.
En revanche, les autres domaines de l'entreprise (Google.com pour le site global ou Google.co.jp pour le Japon) ne seront pas concernés. Cela étant, cette désindexation n'est pas automatique. La firme de Mountain View devra arbitrer pour chaque demande entre le respect de la vie privée auquel à droit n'importe quel individu et le droit à l'information du public.
Google aux manettes
Or, le fait que la CJUE ait délégué à Google cette responsabilité est un point très préoccupant pour tout ceux attachés à la liberté d'information. En effet, il confie à une société privée la tâche de trancher seule. Qui bénéficiera de ce "droit à la désindexation" ? Qui ne pourra pas y avoir accès, parce que les informations liées à l'adresse sont perçues de nature à renseigner le public ? C'est Google qui décidera.
Selon le New York Times, chaque requête sera examinée par une équipe interne encadrée par le département juridique du groupe. Certains internautes qui avaient utilisé le formulaire dès le premier jour (12 000 requêtes en 24 heures) ont d'ailleurs été d'ores et déjà contactés pour les informer que les liens qu'ils avaient signalés allaient être prochainement masqués.
Une mention en cas de retrait
Google devrait d'ailleurs ne pas passer sous silence ces retraits de liens. Il est prévu qu'une mention située en bas de page apparaisse lorsqu'une requête ne pourra pas retourner tous les résultats. Ces précisions seront en fait similaires aux messages DMCA que les internautes peuvent parfois remarquer lorsqu'ils tapent des mots-clés particuliers (et souvent liés au piratage).
Jusqu'à présent, Google aurait reçu plus de 50 000 demandes de retrait.
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