"Nous l'avons déjà accompli pour une part, mais il faut aller beaucoup plus loin", a prévenu François Hollande lors de son interview télévisée du lundi 14 juillet, en annonçant qu'un "grand plan pour le numérique à l'école" serait l'un des principaux chantiers du gouvernement pour 2015. "Je veux que la France soit exemplaire sur le numérique à l'école. Je veux qu'on soit les meilleurs si c'est possible".
Dès l'arrivée de François Hollande au pouvoir en 2012, l'ancien ministre de l'éducation Vincent Peillon avait été chargé de mettre en place un plan pour l'école numérique, avec pour ambition de créer un service public numérique de l'éducation, qui a notamment abouti à la création de la Direction du numérique pour l'éducation (DNE). Mais le plan manquait cruellement d'ambition sur le plan de la vision pédagogique.
Concentré sur les outils, il négligeait l'importance de prendre en compte la transformation induite par le numérique pour le projet pédagogique lui-même. Pour la nécessité de passer d'une école qui inculque à une école qui apprend à apprendre dans une société où l'information est surabondante. Il faut que la vision numérique de l'école aille jusqu'à la remise en cause de contrôle des connaissances, et d'organisation des examens.
Néanmoins rien dans ce qu'a annoncé François Hollande lundi ne permet de croire que ce ne sont pas à nouveau les outils technologiques et le contenu des programmes qui seront au centre de ce nouveau plan pour le numérique à l'école. Cette volonté de devenir "les meilleurs si possible" devrait se concentrer sur l'apprentissage du code à l'école, qui fait l'objet de débats entre ceux qui pensent qu'il faut le rendre obligatoire, et ceux comme Linus Torvalds qui estiment que la programmation doit rester une spécialité comme l'est la plomberie ou la mécanique.
Du code à l'école primaire dès la rentrée
Dans le Journal Du Dimanche, le nouveau ministre de l'éducation nationale Benoît Hamon a rappelé que "(sa) priorité porte sur les apprentissages fondamentaux, que les enfants de l'école primaire sachent lire, écrire, parler correctement la langue française, compter, calculer, composer et décomposer les nombres en mathématiques". Cependant, "dès septembre, je favoriserai en primaire une initiation au code informatique, de manière facultative et sur le temps périscolaire", a-t-il ajouté.
"L'école ne peut ignorer l'importance du numérique qui intervient aujourd'hui dans toutes les disciplines. La question n'est plus de savoir s'il faut apprendre l'informatique et son langage, mais de savoir comment, pour quels usages, et à quelle étape du cursus le faire".
Benoît Hamon semble avoir aussi pris conscience du virage pédagogique que le numérique devrait provoquer. "Le numérique invite à repenser nos méthodes et nos programmes d'enseignement, à rénover nos modes d'évaluation", convient-il. "Les évaluations internationales le montrent : l'écolier français est celui qui, en Europe, développe la plus grande crainte de l'erreur, vécue comme une faute qui implique une sanction et culpabilise. Le numérique change le statut de l'erreur : vous effacez et vous recommencez. Il permet aux élèves de déverrouiller les difficultés et de dépasser les inhibitions."
D'ici 2020, le gouvernement entend équiper 70 % des élèves du primaire et du collège en "PC-tablettes", et 100 % des enseignants.
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