En avril dernier, la Commission Fédérale des Communications (FCC) a proposé aux Etats-Unis de mettre fin à la neutralité du net, en autorisant la création d'un internet à deux vitesses, avec une "voie rapide" qui pourrait être vendue par les FAI aux éditeurs de services en ligne. La proposition qui ravit les opérateurs télécoms a bien sûr suscité de très vives critiques, et provoqué la création d'une coalition inédite entre Amazon, Dropbox, eBay, Facebook, Google, Microsoft, Netflix, Twitter, Yahoo, et beaucoup d'autres acteurs de l'économie numérique.
Elle a aussi donné naissance à un sketch déjà culte de John Oliver sur la neutralité du net, dans lequel l'acteur britannique appelait brillamment les Américains à inonder la FCC de contributions à sa consultation publique, pour défendre le principe d'un internet ouvert, sans discriminations entre les paquets distribués.
Or la FCC a effectivement été inondée. The Guardian rapporte ainsi que le régulateur américain a reçu plus de 780 000 commentaires d'internautes et organisations qui demandent aux pouvoirs publics de sauvegarder le principe de la neutralité du net, seul capable de préserver l'innovation, la liberté d'expression et la libre concurrence entre les services.
En conséquence, le régulateur a dû étendre de plusieurs jours le délai accordé pour la soumission des contributions, qui devait expirer mardi. Il sera finalement repoussé à vendredi.
Le lobby des opérateurs télécoms, la NCTA (National Cable and Telecommunications Association) a d'ores et déjà demandé mardi à la FCC de "rejeter les appels de voix extrémistes" qui demandent que le régulateur puisse imposer un strict respect de la neutralité du net.
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