En Ukraine, les utilisateurs de Facebook se disent victimes d'une censure pro-Russe organisée avec la complicité du réseau social, qui a nommé une Russe pour administrer Facebook en Ukraine.

Quelle aurait été l'attitude d'un Facebook en Europe en 1939, si le réseau social gérait la modération des messages des utilisateurs européens depuis Berlin, sous la direction d'un Allemand ? Ou s'il avait géré la diffusion des messages allemands depuis la France ou l'Angleterre ? Toutes mesures gardées dans une comparaison évidemment outrancière, c'est la question que se posent des internautes ukrainiens qui se disent victimes d'une censure politique de la part de Facebook, au profit des Russes.

Dans une lettre ouverte adressée à Mark Zuckerberg et partagée depuis jeudi dernier par plus de 1200 personnes, l'internaute ukrainien Vladimir Shcherbachenko raconte au fondateur de Facebook que des pages de blogueurs ukrainiens sont régulièrement fermées ces dernières semaines, sans motif valable apparent. Il prend ainsi l'exemple de Sergey Ivanov, un blogueur bien connu en Ukraine, dont le compte aurait été fermé pour la troisième fois en un mois. Il venait d'appeler les mères de soldats russes à ne pas laisser leurs enfants participer au conflit entre la Russie et l'Ukraine, ce qui est une expression politique qui n'est pas condamnée par les conditions d'utilisation de Facebook. D'autres auteurs qui utilisent le réseau social pour faire connaître et partager leurs points de vue sur le conflit auraient aussi vu leurs comptes bloqués.

Selon la lettre de Shcherbachenko, ces fermetures seraient dues à l'utilisation massive par des militants russes de robots qui se déguisent sous les traits de faux utilisateurs russes, et qui sont activés pour signaler les comptes qui dérangent auprès des modérateurs russes. L'afflux massif de signalements provoque automatiquement la suspension des comptes signalés, le temps qu'une enquête soit menée.

Mais la lettre ouverte va plus loin, en accusant Facebook de complicité. Les signataires notent en effet que Facebook Ukraine est géré depuis les bureaux russes du réseau social, lesquels sont dirigés par Ekaterina Skorobogatova, d'origine russe (elle partage sa vie entre Moscou et Londres). 

"Nous avons découvert que la division ukrainienne de FB est administrée par une personne ayant la citoyenneté russe, le pays qui est en train de tuer des dizaines d'Ukrainiens sur une base quotidienne en utilisant des armes lourdes exploitées par l'armée russe", accuse la lettre ouverte. "Nous vous demandons par la présente d'envisager la possibilité de changer l'administrateur du Facebook ukrainien pour un citoyen de l'Ukraine ou de tout autre pays neutre, qui n'a aucun intérêt dans une nouvelle escalade du conflit".

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