Vous connaissez le terme « robocopyright » ? Il désigne le filtre de détection proposé par YouTube aux ayants droit, baptisé Content ID. Celui-ci a pour mission d’analyser les contenus mis en ligne par les internautes et de vérifier qu’ils ne violent pas le droit d’auteur. L’outil fonctionne de manière automatique et permet aux titulaires de droits d’auteur de bloquer sans délai les vidéos suspectes.
Le problème, c’est que le filtre de YouTube n’est pas parfait. La plateforme a parfois neutralisé des vidéos ne posant aucun problème, comme celle publiée par Greenpeace (ainsi qu’une autre) ou celle mise en ligne par la NASA. Les bourdes sont fréquentes malgré la mise en place d’une procédure devant limiter les risques d’abus, en permettant aux internautes « censurés » de pouvoir se faire entendre.
À l’origine, le terme « robocopyright » a été inventé en 2010 par la Quadrature du Net lors des débats sur le projet d’accord commercial anti-contrefaçon (ACTA). Afin de sensibiliser le public, l’association citoyenne avait parodié une scène de Robocop afin de dénoncer les mesures excessives imaginées par les négociateurs pour lutter contre le piratage sur Internet.
Ironie du sort, cette vidéo a été censurée sur YouTube. Dans cette affaire, comme celles mentionnées plus haut, la plateforme américaine a oublié un peu vite que si les droits d’auteur doivent être respectés, ceux du public ne doivent pas être ignorés. Ces derniers ont légalement la possibilité d’utiliser des œuvres dans certaines circonstances, généralement à des fins de parodie, de pastiche, ou de critique.
Suite à cette affaire, l’expression est restée pour dénoncer les errements du filtre de détection proposé par YouTube, suggérant que celui-ci agit comme un « robot-policier » incapable d’avoir du recul. Or, c’est justement ce robocopyright qui a empêché Mozinor — un internaute français spécialisé dans les détournements en vidéo — de publier l’une de ses créations sur YouTube.
Sur Twitter, Calimaq signale que la vidéo de Mozinor détournant les images de Captain America : Le Soldat de l’hiver n’a pas pu être mise en ligne sur YouTube, car le service a cru être confronté à un piratage du long-métrage. Du coup, il a été obligé de se rabattre sur Dailymotion, avec l’espoir que le robocopyright de la plateforme française se montrera plus conciliant.
Ce problème a toutefois nourri la créativité de Mozinor puisque cette censure l’a poussé à inventer un nouveau détournement. L’occasion pour lui d’expliquer pourquoi la vidéo n’a pas pu apparaître sur son compte YouTube et de critiquer à sa façon la rigidité de l’algorithme anti-piratage mis en place par YouTube pour contenter les titulaires de droits d’auteur.
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